Si le hasard t'emmène jusqu'ici, ne fuis point
Surfe et erre sans fin sur le blog du baladin
Smurfe dégingande-toi au sein du bal à daims
Avec imagination, Sans invitation
Ta religion est l'insubordination ?
Alors gausse-toi ici nul n'est bouffon
ni branque ni saltimbanque honnie soit sale ta banque
Juste des pions décidés à enfin décider
dans un bal laid où déambulent des daims
Manifestant leur insoumission avec dédain
LeonnicAsurgi@yahoo.fr


Non mais, à l'eau quoi !

Les championnats du monde de natation à Barcelone révèlent une nouvelle tendance dans le milieu du sport professionnel : le sportif individuel s’éclate en équipe au moment où le sportif collectif est obnubilé par sa réussite personnelle.

Chassés croisés dans le monde du pouls où le cœur s’entraîne à s’emballer tout en restant froid, où les commentaires sont réchauffés dans des plats en forme de culs-de-poule en plastique pour tenter de masquer leur platitude, ou en inox quand il s’agit de briller, de faire de l’intox.

C’est l’auberge espagnole. Les relayeurs 4x100m ont décroché l’or, une nouvelle fois après les JO de Londres, alors que seulement un d’entre eux a pu se qualifier pour la finale individuelle ; où il n’a fini que 7ème. Pour l’or, nos champions réunis ont fait preuve de transcendance, d’abandon total de soi, de dépassement voire d’abnégation, d’amour même si on observe la relation nouée par les nageurs pourtant en concurrence le reste du temps. Sur le bord de la pool (car non mouillée), une poule nous en a offert sa chair.

La poule aux œufs d’or, Elle, pond ailleurs ou plutôt on la ferre ailleurs. Surprotégée, couvée par les acteurs de la nébuleuse, ces extraterrestres de la planète foot qui brassent des sommes astronomiques. Le mercato bat son plein, ce machin indécent où transitent des millions, sorte de PSGthon où excelle Blanc (rien à voir avec le thon blanc qui est excellent), sorte d’abrutithon où des gamins boudent pour gagner plus, inconscients, sans mesurer leur indécence. La bourse aux joueurs ne connaît pas la crise, son indice s’envole selon la cote du joueur, son look, son langage corporel, son âge, camouflant parfois son âge réel, dans un marché où les puissants ont perdu la raison. A ce train, l’homme qui valait 3 milliards ne sera bientôt plus qu’une série américaine démodée. Qu’apportent-ils à l’humanité, ces pantins qui finiront comme les autres au cimetière de Pantin ? Ils savent taper dans un ballon, taper du poing sur la table, taper dans les économies de leur employeur…et des supporters puisqu’on constate des répercussions sur le prix des entrées au stade. Bref, des professionnels du tapage quand ils ne sont pas adeptes du tapinage. Sommes-nous à ce point en mal d’idéaux pour vénérer (sans verlan) ces mômes ? Sommes-nous à ce point sans but pour nous extasier devant les leurs ?

En cas de résistance extrême, quand leurs caprices ne sont pas suivis d’effets, il leur arrive de menacer de tout plaquer pour avoir encore plus et souvent ils obtiennent gain de cause. Et si nous menacions de boycotter les stades et retransmissions télévisées ? Que se passerait-il si nous passions à l’acte ? Les sponsors fuiraient, l’argent se raréfierait, les joueurs redescendraient sur Terre…et le spectacle serait toujours de qualité. Car il l’a toujours été, de tous temps. Et nos champions U19 et U20 auraient l’opportunité de grandir dans un environnement assaini, au contact de la vraie valeur des choses. Dans un remake de Ciao pantins !

Au fait, j’oubliais. Il manque 15000 euros pour que les SDF français participent à la coupe du monde de football des sans abris en Pologne. Ils s’entraînent durement chaque jour, sous une chaleur étouffante dans l’espoir de défendre leurs chances dans cette compétition. Cet espoir, c’est ce qu’il leur reste, ils n’ont plus rien d’autre. Cet objectif, c’est un moyen de se projeter à nouveau, d’envisager l’avenir et, qui sait, de se reconstruire.

J’oubliais aussi : il manque 2 millions pour la survie de l’UMP, mais là l’issue ne fait aucun doute.

Ce qui se passe dans les piscines de Barcelone est rafraîchissant, pas seulement parce qu’il fait chaud. Là-bas, la liesse compense l’absence de liasses.

La France n’aurait plus de shampiongs ? Non mais, à l’eau quoi !