Si le hasard t'emmène jusqu'ici, ne fuis point
Surfe et erre sans fin sur le blog du baladin
Smurfe dégingande-toi au sein du bal à daims
Avec imagination, Sans invitation
Ta religion est l'insubordination ?
Alors gausse-toi ici nul n'est bouffon
ni branque ni saltimbanque honnie soit sale ta banque
Juste des pions décidés à enfin décider
dans un bal laid où déambulent des daims
Manifestant leur insoumission avec dédain
LeonnicAsurgi@yahoo.fr


Tapie rouge

On peut être rouge de honte tout comme on peut en être fier.
Ecarlate de colère tout en faisant du milieu des affaires son affaire.
 
Nous étions fascinés : il avait réussi et étalait sa gloire sous nos yeux ébahis. Il vulgarisait ses succès, dévoilait ses recettes tel un chef cuistot étoilé, cueillait sa bonne étoile : détermination, énergie, communication, omniprésence, sport à outrance (adepte du grand écart par exemple entre les finances et le pouvoir socialiste de l’époque). Pour nous, tout était si simple alors que tout était simpliste.

Il était l’Homme de la situation. Celui qui allait nous redresser, amortir les conséquences des chocs pétroliers, assurer notre pérennité ; il gagna même le Tour de France sans dopage et la coupe d’Europe de football. Promis aux cimes de l’état, il n’avait pas le triomphe modeste et ça le fragilisa dans cette jungle aux égos sans égaux : il ne vit pas le coup venir, le coup du lapin en 93, Duracell dure pourtant longtemps. Comme un symbole, Wonder-man s’écroula sans pile au moment où ses ennuis s'empilent et où Wonderwoman revint coloniser le paysage télévisuel.

On comprend mieux aujourd’hui son parcours politique atypique trisyllabique sans logique avec hics, chronologiquement poétique :

“Socialo
Radical
Pro-Sarko
Anti-Royal”

Qu’est-ce qui fait marcher Tapie ? Il vit de ses droits d’auteur. Pour quelle œuvre ? Son ensemble, vraisemblablement car il serait immoral d’imaginer qu’il ait eu les moyens d’exercer une quelconque pression sur le chef de l’état…il en serait mort alité.

En réalité et tout simplement, ses droits d’auteur ne sont qu’une juste rétribution de l’inspiration suscitée chez deux sérieux challengers de sa génération : Sarko lui emprunta avec succès le créneau du volontarisme besogneux empreint d’une modestie de façade qui sonnait faux, DSK celui du lapin. On connaît la suite de l’histoire, des histoires.

Grillé en politique, l’Homme se reconstruit. Il ne lui reste maintenant plus beaucoup d’espace, plus beaucoup de terre inexplorée. Et s’il devenait communiste, comme ces dirigeants au placard qui se syndiquent sur le tard pour s’éviter le licenciement ?

Même si « Nanard coco » ressemble aujourd’hui plus au slogan d’un bègue qui parle en verlan, il semblerait qu’il souhaite rendre ce qu’il n’a plus si jamais on découvrait la moindre entourloupe lors de la médiation de 2008. Aurait-il été piégé à l’insu de son plein gré, ce qui ne serait pas si surprenant pour un ex vainqueur du Tour de France ? Son avocat et les juges auraient-ils manœuvré pour qu’il reçoive 400 millions, malgré lui ?

Il aurait voulu être un artiste ; on n’est pas artiste, on naît artiste.