Si le hasard t'emmène jusqu'ici, ne fuis point
Surfe et erre sans fin sur le blog du baladin
Smurfe dégingande-toi au sein du bal à daims
Avec imagination, Sans invitation
Ta religion est l'insubordination ?
Alors gausse-toi ici nul n'est bouffon
ni branque ni saltimbanque honnie soit sale ta banque
Juste des pions décidés à enfin décider
dans un bal laid où déambulent des daims
Manifestant leur insoumission avec dédain
LeonnicAsurgi@yahoo.fr


Merkel über alles, les autres en-dessous de tout ?

Ce qui suit n’est qu’une extrapolation, la narration d’un scénario probable aussi rocambolesque que salvateur. Mais bon sang mais c’est bien sûr ! Comment avions-nous pu nous tromper à ce point ?

Aujourd’hui, c’est comme un parfum d’évidence voire de délivrance qui se répand. La dévaluation de l’euro a été actée en haut lieu, l’austérité en Europe c’est fini…et dire que nous n’avons rien vu venir, englués dans des tracasseries individuelles de bas étage pour les uns (résidents de la France d’en bas), obsédés par des considérations matérielles de haute voltige pour les autres, aveuglés par nos chinoiseries franchouillardes.
Nous n’avions donc rien compris, persuadés que notre Président avait plus de visions que de Vision, convaincus qu’il faisait des ronds de jambes à Merkel tout en glissant subrepticement quelques peaux de bananes à son intention, cherchant là à nous démontrer sa non-dévotion tout en lui assurant par ailleurs qu’elle était indiscutable, dans un remake de cette tristement célèbre synthèse de 2005 dont il avait été le Maître à penser ; cette synthèse incohérente mais stable, dont les parties communes avaient été dérisoires ou insignifiantes, où toutes les parties avaient gardé l’essentiel pour elles, une synthèse qui avait fini par se dessiner par épuisement, lors d’une nuit sans fin faisant de l’ombre aux 24 heures, autour d’un pot de rillettes décisif ; l’organisation du congrès de synthèse dans la ville du Mans constituant un de ces détails qui font l’Histoire…
Nous n’avions donc rien compris, persuadés que Merkel avait plus d’idées noires que d’Idées, convaincus qu’elle martelait son Diktat, coupable d’un autisme harcelant, s’obstinant à imposer le Merkantilisme européen seule et contre tous, au-dessus de tout, dans un remake de « Deutschland über alles » qu’on ne chante pourtant plus en Allemagne depuis 1991.
Nous nous étions fourvoyés, résignés, persuadés qu’ils étaient de la trempe de tous leurs prédécesseurs qui n’étaient là que pour durer, convaincus qu’après eux aussi le déluge. Nous ne savions pas qu’Angela et François avaient décidé de changer le Monde le 15 Mai 2012.

Flash-back. Nous sommes le 15 Mai 2012. En catimini et en Allemagne, Angela et François, décrètent la dévaluation de l’euro et la fin de l’austérité en Europe. Chronologie des faits ce jour-là :
Angela et François commencent par un vaste état des lieux des synergies potentielles à l’échelle de l’Europe : administratives, énergétiques, agricoles et militaires. Ils en arrivent rapidement à la conclusion suivante : il y a là beaucoup plus d’économies non souterraines à faire qu’en acculant les grecs.
François rebondit sur la Grèce. D’accord, depuis quelques décennies, les grecs trichent et ne paient pas d’impôts alors que nous, allemands et français, les acquittons. Mais pour quel bilan au final ? La dette de la France en est-elle maîtrisée ? Non. Au risque de paraître absurde, la démonstration est éloquente, Angela et François en conviennent : le problème n’est donc pas la Grèce…la Grèce est peut-être même LA solution à la crise européenne, paradoxalement. Pourquoi ?
Déjà, les grecs savent pour l’avoir expérimenté que les périodes de puissance précèdent et suivent les disettes, que toute vague est à la hauteur de son creux, que la Terre tourne, que l’Histoire de nos vies suit une trajectoire sinusoïdale dont l’enjeu n’est pas d’essayer de culminer à l’infini (car c’est un combat vain) ; l’enjeu est de s’armer pour affronter les dépressions en acceptant les règles de cette tournante.
Les Grecs dominèrent le monde il y a 2500 ans et sont sous perfusion aujourd’hui, les grecs sont en faillite financière alors qu’ils seraient dans une situation hégémonique s’ils tentaient de revendiquer la paternité de leurs idées qu’on pille, qu’on relègue au rang d’antiquités au même moment où nous, Français et Allemands, nous enrichissons sur des brevets parce que nous les avons déposés…avant eux…
Les Grecs inventèrent la démocratie dont tous les pays essaient de s’inspirer. Les Grecs furent platoniques si l’on considère qu’ils exercèrent leur domination sans effleurer les dérives et les abus de pouvoir de nos gouvernances actuelles, qu’ils préférèrent le sabordage à la compromission, ce qui les mena là où ils sont aujourd’hui. Les Grecs sont magnanimes si l’on considère la hauteur qu’ils prennent en acceptant patiemment et dignement le sort qu’on leur réserve. Les Grecs essaient de remonter la pente quand on fait tout pour retarder l’inexorable chute.
D’un certain de point de vue, les Grecs sont bien en avance sur nous puisqu’ils ont détenu le pouvoir 2500 ans avant. Petit conseil à ceux qui contesteraient l’irréfutabilité de ces faits : qu’ils aillent se faire voir chez les Grecs, juste une fois.
Angela et François esquissent alors un modèle européen, le seul qui fasse sens si on veut s’unir, pour le meilleur et pour le pire, et challenger les suprématies Chinoise et Indienne à venir : dévaluer l’euro et mutualiser les dettes. Mais il n’y a pas que la misère à partager ; il y a aussi et surtout des richesses communes à développer. Pourquoi les pays du Sud de l’Europe ne pourraient-ils pas fournir l’énergie solaire à l’Europe du Nord ? Pourquoi ne pas définir une charte agricole à l’échelle de l’Europe ? Pourquoi plusieurs pays européens continuent-ils d’investir sur la dissuasion nucléaire si l’Europe est construite pour parler d’une seule voix militairement ? Non, il n’y a pas que la question du travail à délocaliser sur les terres des bas salaires, laissons ce sujet-là aux cadres supérieurs sans vergogne qui gèrent leurs entreprises comme ils élèvent leurs enfants : en les paupérisant au final. Il y a une charte européenne globale à bâtir en faisant comme si l’Europe existait déjà…ou plutôt comme si le peu de chemin parcouru était irréversible…

Angela et François font alors une courte pause pendant laquelle François sort un pot de rillettes made in France dont ils se délectent avant de reprendre.
Angela et François superposent alors leurs agendas pour établir un calendrier d’action. Deux périodes en commun ressortent. La première, acquise, du 15 Mai 2012 au 22 Septembre 2013 : trop courte. Et une autre, probable, après le 22 Septembre 2103, de 3 ans et demi au minimum, à condition de ne pas la compromettre avant le 22 septembre 2013…Le dilemme cornélien.
Angela propose d’agir après le 22 Septembre 2013 mais François s’en offusque, frustré ; tout juste élu, il vient de faire plusieurs discours volontaristes et ne veut pas perdre de temps. Mais Angela insiste et étaie : la situation démographique de l’Allemagne en fait une retraitée de luxe, les allemands (ses électeurs) ont épargné une fortune « kolossale » en banque, une dévaluation de l’euro les ruinera. Même si elle concède que c’est la décision la plus équitable à l’échelle de l’Europe, la seule possible, l’afficher trop tôt entraînerait l’élection le 22 Septembre 2013 d’un chancelier aux idées contraires, dézinguerait tout le plan ! Angela rappelle enfin à François combien la nécessaire réunification fut douloureuse sur le plan financier, la plaie se cicatrise à peine ; la question de ne pas intégrer l’ex RDA ne s’était d’ailleurs pas posée car son peuple est discipliné. Son peuple acceptera donc le New Deal, à condition qu’elle soit réélue. Déçu mais se rendant à l’évidence, François opine du chef qu’il est depuis peu et cède tout en maugréant : il ne peut pas rien se passer pendant 1 an et demi, tout de même ! Alors il obtient la possibilité de faire quelques coups médiatiques d’ici là, comme celui sur les eurobonds, en échange de quoi il nommera un premier ministre fantoche qui parlera allemand, pour rassurer outre-Rhin.

Bon sang mais c’est bien sûr ! Angela et François ne pouvaient pas agir avant le 22 Septembre 2013. CQFD. Angela, François, vous aviez tous les pouvoirs, désormais vous avez le temps pour les exercer. Le changement c’est maintenant. Ou jamais.

Les gars de la Marine

Non, je ne le nommerai pas, ce serait cautionner cette manœuvre, contribuer à promouvoir son retour sur les devants de la scène, participer au come-back d’un phénomène de foire…ou de mode si l’on considère que ce qui n’est plus au goût du jour (si tant est qu’il l’ait été) puisse redevenir de bon goût, un jour. Certes, quand on n’a plus rien, on n’a plus rien à perdre…mais quand on en a plein le dos, est-ce vraiment le moment de s’abaisser, de s’affaisser ? (cul nu, si l’on veut resituer le contexte télévisuel des années 80, vaseux à foison, de l’Histoire ancienne…à ne pas confondre avec le vase de Soisson).

Disparaître du PAF après avoir été omniprésent est une petite mort, tout comme une retraite de sportif de haut niveau dont peu se remettent. Pourtant la ressemblance s’arrête là. Les athlètes sont suivis psychologiquement, sont préparés à ce que leur corps les lâche un jour ou l’autre, anticipent leur reconversion. Mais on ne disparaît pas du PAF pour une rupture de ligament croisé.
Les vedettes de télé se veulent éternelles, envisagent le long terme en cajolant le court terme, le visible, le sensationnel, avides de performances immédiates, guettant les résultats hebdomadaires comme on craint le couperet ; l’Audimat. Finalement, au jeu des ressemblances, disparaître du PAF s’apparente plus à une fin de mandat d’homme politique…sauf que les mandats politiques sont plus longs et donc plus ennuyeux, et puis on laisse aux politiciens le temps de nous honorer d’un irréversible et solennel « Au revoir » qui en dit long, un « Au revoir » durant lequel la bête blessée reconnaît sa défaite, admet son unique erreur, celle de ne pas avoir su nous convaincre que nous allions nous tromper en ne votant pas pour lui, un « Au revoir » gainsbourgien pendant lequel l’orateur visualise les chaumières pleurer, regrettant déjà de s’être trompées, un « Au revoir » qui signifie une retraite à jamais de la vie politique, mais comme il ne faut jamais dire jamais, une retraite pour toujours de la scène ; bref, un discours dont on attend la fin avec impatience, à l’image du mandat qui s’écoule et de cette phrase interminable sans queue ni tête. Ce n’est qu’un « Au revoir » mes frères…

C’est donc nous, simples citoyens, intermittents spectateurs, qui décidons de placardiser les célébrités ou de leur accorder un répit supplémentaire, c’est donc nous qui attisons ce sentiment de révolte, de désespoir et d’injustice quand les vedettes ne peuvent plus brasser des millions, nos millions, « qui veut les gagner ? » ; comme ça, sans préavis, en toute ingratitude.
Et c’est là que ça devient passionnant. On observe alors plusieurs comportements chez ceux qu’on souhaite oublier, ne plus voir. Ceux qui ne s’en remettent pas et qui sombrent dans les méandres de l’anonymat, je n’en parlerai plus puisqu’on ne s’en souvient pas.
Et ceux qui ne s’avouent pas battu, jamais vaincu. Ceux-là sont redoutables. De véritables guerriers. Ils connaissaient les secrets de l’audience, les recettes du succès pour l’avoir apprivoisé. Forts de leur échec, ils maîtrisent maintenant leurs limites, détiennent les clés de leur longévité qu’il faudra gérer comme on cuisine un soufflé au fromage, maniant habilement la montée en température sans risquer l’overdose, dans un équilibre aussi instable que précaire. Ceux-là savent qu’on ne regonfle jamais un soufflé au fromage. Quand c’est trop tard, il faut tout jeter et laisser le temps faire son effet, permettre aux enzymes d’agir et d’effacer les traces de l’indigestion, les empreintes de leur omniprésence passée, orgiaque. Pour préparer leur résurrection, plus tard, quand ils sortiront du bois, en temps de crise, pour réveiller des souvenirs que la mémoire, en panne de lucidité, idéalise, comme on ravive une flamme…

Non, je ne le nommerai pas. Je cherche à comprendre, c’est déjà énorme ; à lui trouver des circonstances atténuantes qui remonteraient à la petite enfance. Maltraitance ? Traumatismes ? En fouillant un peu, le terrain de son passé est en effet fertile (et glissant).
D’abord, ses initiales auraient dû le placer en haut de l’affiche (il s’y voyait déjà) dans une série texane à la renommée interplanétaire s’il n’avait affiché une divergence de vue…Alors, il a commencé sa carrière au Collaboshow (avant de rejoindre le CollardShowbiz). Il a ensuite erré de pastis en pastiches pour finir par entonner un vibrant « C’est nous les gars de la Mariiiiine » marquant à jamais son inconscient et dont je rappelle ici un extrait fort à propos :
« Dans chaque petit port,
Plus d'une fille blonde,
Nous garde ses trésors.
Nous n'avons pas de pognon,
Mais comme compensation,
A toutes nous donnons,
Un p'tit morceau d'not' pompom
C'est nous les gars de la Marine,
Quand on est dans les Cols Bleus,
On a jamais froid aux yeux »

Bref, des circonstances atténuantes, on pourrait en trouver.
Avec un peu d’imagination par exemple, on pourrait mettre son évincement du PAF sur le compte de l’hyperactivité des radios et télés qui, orphelines de Coluche, avaient fini par tarir la source d’une inspiration peu profonde.

Enfin, une dernière tentative de justification : il vit sur le lieu de passage des gars de la Marine qui…« n’ont pas de pognon,
Mais comme compensation,
organisent pour l’occasion,
Une université d’été sans Fillon ».
Après tout, il est peut-être juste sorti de chez lui faire une malheureuse balade (celle des gens heureux est en Normandie), la gueule enfarinée et l’occasion a fait le larron. Qui peut garantir qu’il serait sorti du bois si les gars de la Marine avaient organisé leur sauterie en Lorraine ? Qui peut garantir qu’on n’aurait pas vu un lorrain en reconquête, style Didier Gustin ?
C’est un homme en reconquête…prêt à sauter sur l’occasion que la phonétique de ce mot lui donne, osant par exemple qu’une reconquête est l’action d’être con à nouveau en faisant la quête, voire même un truc vasouillard autour de reconquéquette qu’il faut savoir mettre sur la table en temps de crise…

Bon allez, STOP. Finies les mièvreries. La circonstance aggravante de son passage à l’acte c’est Marseille. Marseille, capitale européenne de la culture 2013 que les faits divers et variés salissent. Comme si les violences et sectarismes se sentaient en danger, menacées par l’hégémonie culturelle de Marseille qu’il faut occulter. Comme si les violences et sectarismes ne voulaient pas de cette ouverture sur le monde, lui préférant la peur, la terreur, entraînant pour remède un protectionnisme en ligne avec les idées des gars de la Marine. Marseille, Marseille outragé, Marseille brisé, Marseille martyrisé. Antonin Artaud, Maurice Béjart, Fernandel, Edmond Rostand…excusez-les !
Les gars de la Marine ont un don qu’il faut bien reconnaître : ils savent racoler, recruter toutes les « aigritudes » en leur promettant réhabilitation (reste à savoir qui a le plus besoin de réhabilitation) : les anciens cocos qui n’y croient plus car le PC a été au pouvoir à des postes subalternes, les ex vedettes…tout ça est du business. Un business de vautours, un business de croquemorts. Avec le désespoir pour fonds de commerce. Avec l’espoir que tous les autres se plantent. Avec l’espoir de conquérir le pouvoir de cette façon. Sans idée du futur, sans vision du futur.

Impossible de finir ce post sur ça, « sans vision du futur ». Voici donc une vision du futur :
Pariscope Mai 2014. « Plonger sous Marine », au théâtre des Variétés, nouveau spectacle de JR. JR nous raconte, dans un style bien à lui, le jour où il a vu la culotte jaune de la présidente et pourquoi à la vue du yellow subMarine, il n’est plus un gars de la Marine. Un remake de l’arroseur arrosé arroseur».
Et pour une fois, je rirai peut-être, ou plutôt je ne rirai plus de lui.

L'école laïque : le hic

C’est une recette politique vieille comme le monde. D’ailleurs toutes les recettes sont vieilles comme le monde, obéissant comme la mode à des cycles. La difficulté principale reste de les inscrire dans le temps, dans leur temps, de les concocter suivant le bon tempo, les appétits, de les enfouir pour mieux les ressortir selon le contexte ; plaçant les Hommes de Pouvoir devant leurs contradictions si on confond conviction et solution ; un Homme de Pouvoir a plus de solutions que de convictions.


Ce serait donc en apposant de nouveaux mots sur un message ancestral qu’on espère refonder l’Ecole laïque. A d’autres ! Ce n’est pas de cela qu’il s’agit, l’Ecole de Jules Ferry est utilisée à dessein, à des fins.

Certes, cette charte a le mérite de rappeler des fondamentaux de la vie en groupe tels que l’enfer c’est les autres, la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres…Certains élèves découvriront à coup sûr que « laïque » ne qualifie pas (ou plus) fourre-tout, foutoir où toutes les religions peuvent s’exprimer librement, sans contrainte ni cristallisation. D’autres hurleront au blasphème, continueront de revendiquer un droit à la pudeur en dissimulant toutes les traces de féminité, continueront de revendiquer un droit à exhiber leur pudeur.

Certes, le texte est calibré pour son public. De tous bords on loue sa sobriété, on vante son absence de caractère moralisateur ou professoral…mais n’est-ce pas là un premier affront fait à l’Ecole d’admettre qu’un message taillé pour les élèves ne doit pas être professoral pour passer efficacement ?

Non, ce n’est pas de refondation de l’Ecole laïque dont il est question. Ou plutôt, ce n’est pas seulement de cela. Sinon, la charte ne focaliserait pas sur les règles de vie entre élèves, parents et professeurs et n’occulterait pas le rôle et les besoins d’évolution de l’Institution Ecole. Il s’agit d’une manœuvre. L’Ecole de Jules Ferry est manipulée à des fins utiles. Cette charte est une première bataille officieuse contre les communautarismes et les directeurs Marketing de l’Etat ont tranché (forts de l’échec du Ministère de l’Identité Nationale) : la cible de cette première campagne est l’Ecole.

Certains le disent, d’autres le font. Certains s’agitent, d’autres agissent. Plus de charters pour les uns, plus de chartes pour les autres. Le discours ou la méthode pour certains, le discours de la méthode pour d’autres, plus philosophes. Le gouvernement actuel tente une nouvelle voie : nous éduquer sans que cela soit ostensible, à l’insu de notre plein gré. Puisque nous n’en sommes pas réellement conscients, nous ne pouvons pas être reconnaissants, ingrats que nous sommes. Espérons juste qu’il en soit de même pour le train des réformes, qui peut-être circulerait sans que nous le voyions passer !

Le sujet est donc la lutte contre les communautarismes. Si on creuse un peu, on devine aisément quelle communauté est particulièrement visée sans oser lever le voile ouvertement (bien sûr il ne s’agit pas de la communauté européenne), « communautarismes » permet de l’englober sans la nommer, sans attiser la susceptibilité haineuse d’une minorité active de ses partisans, sans attiser les prises de positions caricaturales manichéennes tantôt xénophobes tantôt bolcheviks. Continuons d’entretenir le tabou, de cultiver le flou ; « communautarismes », donc. Alors, si cette charte n’est qu’une première bataille contre les communautarismes, quel est le plan, quelles seront les prochaines étapes ?

La jeunesse ayant été ciblée en priorité, il faut désormais s’atteler à la sensibilisation des vieux, ceux qui ne sont plus scolarisés. A moins qu’ils ne soient considérés comme d’irréductibles nuisibles dont il faut attendre la disparition, pour lesquels il est trop tard ? Et si le pari audacieux était finalement de miser sur l’éducation des parents par leurs enfants ?

L’Etat pourrait aussi profiter de l’Ecole et de la crise pour rappeler qu’il subventionne la restauration scolaire et démontrer que la restauration sur mesure selon les croyances religieuses a un coût et proposer désormais un menu unique. Menu unique, menu laïque ? Un Homme de Pouvoir qui s’est mis à la retraite de façon irrévocable n’a-t-il pas dit d’ailleurs un jour « Une carte de restaurant, on l’aime ou on le quitte » ?

Et si on profitait aussi de l’Ecole pour rédiger une charte de bienséance? Qui rappellerait qu’un élève doit débrancher son téléphone mobile en cours comme s’il était au cinéma ou à un spectacle dont il ne pourra jamais se faire rembourser même s’il l’estime de piètre qualité, pour la simple et bonne raison qu’il ne lui coûte rien. Qui rappellerait qu’il est bon ton de ne pas se prendre pour un paparazzi junior, de ne pas prendre des photos avec son téléphone du postérieur de son professeur pour en faire un book sur fesses de boucs…ou une tête de turc…selon les communautarismes en vigueur. Une telle charte paraît plus compliquée a priori…car il faudrait se coltiner les opérateurs de téléphonie dont c’est le fond de commerce…

Il vaut mieux être le chihuahua d’Obama que le caniche de Bush

Il faut le reconnaître, la désertion française à la pendaison de Saddam, Bush-rit déguisée, a plombé l’Alliance Atlantique. Pour deux raisons. Sur le coup d’abord, notre désolidarisation nous isola de nos alliés, entraîna le boycott de produits français, les unes des journaux outre atlantique ravivèrent les photos des cimetières américains en Normandie pour souligner notre ingratitude voire la haute trahison dont nous fûmes coupables. Et aujourd’hui, car on sait que la démonstration de présence des armes de destruction massive en chIrak fut une supercherie, une gigantesque manipulation, une saddamisation des consciences collectives ; accablant l’Amérique et redorant le blason d’une France aux moyens limités certes, mais de nouveau visionnaire et résistante.

Sarko élu, il fit de la réconciliation une priorité, et sur ce point particulier, l’objectif était louable. Alors la France dégomma aussi son tyran, après lui avoir pourtant fait les yeux doux d’où (non il n’est pas question de Carlos, lui fut capturé en 1994 alors qu’il se réfugiait d’Oasis en Oasis) les suspicions de lien de cause à effet, mais l’épisode lybien releva davantage d’une pierre deux coups (pour la contrepèterie et sans contrepartie) d’un exercice de style personnel et goguenard que d’une action globale, unifiée, concertée, et donc rassembleuse.
Forcément, ça ne rassura pas les Etats-Unis : avant Bush ils avaient un allié, avec Sarko ils avaient un challenger ; avant Bush ils avaient misé sur un cheval, avec Sarko ils voyaient la France faire cavalier seul. Les anglais quant à eux, dont le représentant était affublé du titre honorifique de caniche de Bush (peut-être en hommage à ses frisures qui pourtant n’apparaissaient pas quand ses cheveux étaient courts, en temps de guerre), mangèrent leur chapeau ; il faut reconnaître aussi que les britanniques ont des habitudes culinaires pas très orthodoxes…
Forcément, ce passé récent met une pression insoutenable de chaque côté de l’Atlantique et de la Manche mais là c’est d’une autre paire de manches qu’il s’agit.

Faut-il intervenir militairement en Syrie, avec ou sans l’ONU ?
Oui, car le soutien indéfectible de la Chine et de la Russie ne peut plus être porté ONU.
Oui, car le contexte n’est pas du tout le même qu’en chIrak. L’chIrak était plutôt apaisé quand la Syrie est en feu. En chIrak recoulait presque un long fleuve tranquille qui avait fini par laver les marées rouges sanguinaires quand il y a de l’eau dans le gaz et du gaz dans l’air en Syrie.
Oui, car tous les dictateurs nous observent, confortés par l’immobilisme.
Oui, car il est déjà presque trop tard. On ne peut pas non plus rien faire dans tous les domaines et espérer que le temps résolve tout.
Oui pour toutes ces vies qu’il reste à sauver.

Alors, pourquoi l’Angleterre tergiverse-t-elle ? Est-ce le traumatisme chIrakien qui justifie cette volte-face ? La peur de se battre comme des chiens ? Pourtant il vaut mieux être le chihuahua d’Obama que le caniche de Bush. L'aboiement strident du chihuahua fait fuir les chats. Et quand les shahs ne sont pas là...la Syrie danse.