Si le hasard t'emmène jusqu'ici, ne fuis point
Surfe et erre sans fin sur le blog du baladin
Smurfe dégingande-toi au sein du bal à daims
Avec imagination, Sans invitation
Ta religion est l'insubordination ?
Alors gausse-toi ici nul n'est bouffon
ni branque ni saltimbanque honnie soit sale ta banque
Juste des pions décidés à enfin décider
dans un bal laid où déambulent des daims
Manifestant leur insoumission avec dédain
LeonnicAsurgi@yahoo.fr


Bris de mots

Auteur
Hauteur
Vautours
Autour

Tours de force
Tours de passe-passe
Drôles de tours
Tour de rôles

Tours de contrôle
Tours du propriétaire
Sans Sollicitude
SS
Servitudes, Solitudes

Energie volée, à vau-l’eau
Energie temps, gitane
Energie fine gin-fizz
Energie vraie, givrée
Energie laide, gilet pare-balles
Energie dantesque, gigantesque
Energie rouée, girouette
Energie ronde, Bordeaux rouge
Rouges gorges, gorges de pigeons

Energie reine
Silence roi
roi
Return on Investment
R.O.I
Air, eau, immédiateté

Merci pour ce moment, soit, mais merci qui ?

Merci aux contribuables pour les délicieux moments passés à l’Elysée dont l’auteure dévoile les morceaux choisis dans ce manuel de cuisine interne où elle partage ses recettes avec des affamés de paperasse qui les goûtent, peut-on d’ailleurs goûter ce truc quand on se nourrit régulièrement de substance littéraire si ce n’est pas de la curiosité mal placée pour érudits en satiété en crise de société, merci donc pour ce moment aux lecteurs de ce machin tiré (sur l’ambulance) à 400 000 exemplaires aujourd’hui rapportant à son auteure, selon les barèmes habituels de l’édition, des droits d’une valeur de 2 € par bouquin vendu environ, montant qui pourrait constituer une marge de manœuvre considérable pour les restos du cœur, sauf que non il faut des dents pour manger (et il faut des pauvres pour ancrer son récit dans le réel), peut-on d’ailleurs dévorer ce livre et mordre dedans à pleines dents sans se les casser, peut-on accepter les conséquences de ce brûlot sans les serrer (les dents, toujours) car à vouloir fragiliser un président déjà très affaibli on condamne tous les citoyens qui ont besoin de ses actions qu’il ne mène pas quand il se justifie pour ses dires en intimité, après tout s’il y a des « sans dents » c’est parce que l’un des deux ment comme un arracheur, ah ce livre véniel et vénal dans la veine des écrits People qu’on s’arrache en têtes de gondoles jusqu’à Venise au moment où beaucoup perdent la tête et pas seulement en France, si la dent qu’il reste à l’auteure (qui a presque tout perdu puisqu’elle avait les dents longues) est dure, est-il envisageable de conserver la dernière des nôtres contre elle, d’exiger plus de discrétion, de l’inviter à ponctuer cette polémique stérile et sans fin (à l’image de cette phrase), ou de l’inciter à se reconvertir vers d’autres thèmes si elle ne sait pas parler entre ses dents ou si elle a la phobie (non administrative) de l’ombre, comme par exemple la publication d’un manuel d’astrologie dédié ascendants ?

La possibilité d’Un autre monde

Le cantonner à ses délires SM, c’est méconnaître son œuvre ou s’auto-satisfaire des vérités des autres car, qu’on le veuille ou non, il suffit de le lire, Houellebecq est un auteur génial de SF...hasard ou coïncidence d’ailleurs, sont-ce les deux lettres distinctives de SM et SF (renvoyant à l’identité sexuelle) qui entretiennent une réputation désastreuse de ses écrits, pornographiques pour les uns, dérangeants pour les autres, parqués dans la collection des pulsions animales, snobés quand ils ne sont pas censurés de la bande FM ? Si Houellebecq est un fervent provocateur en tous genres (Raël, luxures, salves contre l’Islam etc…), il est surtout un artiste cherchant à surprendre à chaque sortie, comme s’il se servait de ses controverses sulfureuses pour dégrafer ces étiquettes qu’on lui colle, comme s’il refusait les carcans, comme s’il exécrait la constance, comme s’il privilégiait le mouvement, la dynamique quelle qu’elle soit, comme s’il préférait le ternissement de son image à un immobilisme de qualité, comme s’il s’amusait à berner son monde, capable et coupable de positions simplistes qui tranchent avec la sagacité de ses textes, qui agacent, goguenard dans un isolement pathétique et autodestructeur, en apparence, dont il faut se méfier c’est bien connu. A la rigueur, on pourrait lui reprocher son nihilisme chronique s’il n’était pas en train de rédiger une constitution en s’identifiant à Rousseau ; Houellebecq est définitivement inclassable, ou alors, totalement mégalo.

« Les parages du vide » est un album majestueux, harmonieux. Il s’écoute d’un trait. C’est un rock littéraire gouleyant à siroter cul sec. Les textes viennent habituellement sur une musique, après la musique, mais Jean-Louis Aubert a fait l’inverse. Inspiré, il a composé sous la contrainte de textes sélectionnés, ses morceaux choisis. Les mélodies d’Aubert sont pourtant simples mais tapent dans le mille, tout s’enchaîne rapidement, comme par magie. L’album forme un tout étrange dont aucun morceau ne ressort. On en sort comme au réveil d’une soirée dont on ne se souvient de pas grand-chose, si ce n'est qu’elle était fantastique, on en sort heureux sans savoir pourquoi, impossible de fredonner un morceau, les neurones embrouillés d’endorphines, à part peut-être « l’enfant et le cerf-volant» pour son crescendo lyrique, l’ensemble étant de qualité égale et maximale, sans temps mort. Que des temps forts. Aubert est un mélodiste talentueux à qui il ne manquait que de grands textes.

Aubert et Houellebecq ou la rencontre improbable, en apparence toujours, l’un s’époumonant pour les enfoirés, l’autre gravitant autour de son nombril, sortent immensément grandis de cette association. On attend la suite. On rêvait réalité, désormais la possibilité d’une île qui serait ronde, où la lune serait blonde, prend du sens, le « sens du combat ».


Juillaid 2014 – Le Patchwork des turpitudes

Il pleut. Le soleil a été déprogrammé de son Zénith. Encore la faute des intermittents qui se seraient donné le mot (bénévolement). Autant que faire se pleut. Des cordes, des lianes entremêlées dans cette jungle peuplée d’animaux aux abois qui vivent comme des chiens leur vie de chien, qui perdent leur sommeil dans cette chienlit, sur leur lit de mort, chienne de vie où les délateurs rivalisent de bassesse avec les profiteurs, logique puisque ce sont parfois les mêmes qui endossent les deux rôles. Oui, on veut tout savoir, mais pas pour dézigner des Coupables, juste pour dézinguer un Système, qui profite aux extrêmes, comblés, c’est tout de même un comble, aménageable.

Météo oblige, il faut quitter la France en juillaid 2014 pour nager dans le bonheur, pratiquer la nage libre, écouter distraitement « nage@ » (Najat) brasser du vent chaud, papillonner, se baigner, à minuit dans l’huile ou dans son jus, pour une deuxième cuisson en friteuse-made-in-France, à point, nommé, pour avoir la frite, ne plus subir ce torrent de boue par cascades, pour permettre à notre mémoire court terme de s’effriter, pour mieux affronter l’avenir, pour mieux défronter ces incultes effrontés et implorer le soleil de se manifester, d’imposer sa superbe, sa superbe violence, l’implorer de cramer les mauvaises herbes et zigouiller les idées parasites, afin de semer à nouveau sur cette terre brûlée et assainie.

Ouf ! Déjà à mi-parcours : mi-juillaid. Les bases se titillent en balbutiant et bégayant leur Bastille. Un truc de Ouf ! Août arrive. Gare aux aoûtats !

Jeux de lumière (Participation au concours "Et le jeu commença" organisé par les éditions cherche-midi)

Plus d’autre issue possible, ça devenait irrespirable. Il sauta en élastique dans l’obscurité la plus totale. Il s’attendait à une chute vertigineuse mais se cogna rapidement, il n’était pas sous vide même si l’atmosphère semblait protectrice. Ses jambes se dérobaient sous lui mais atténuèrent le choc lors de la collision. Il zigzaguait péniblement dans la pénombre d’un mouchoir de poche, engoncé, irrémédiablement attiré par ce trou noir dont il ne voyait pas la fin du tunnel, rétracté comme sous l’effet d’une camisole. Il était à bout, de course, de souffle, de nerfs mais pas au bout de ses peines. Il n’avançait plus. Le calvaire, le cauchemar des claustrophobes, il était bloqué. S’était-il égaré dans une impasse ? Il avait besoin de repères. Aucune information temporelle, il cherchait midi à quatorze heures. L’espace d’un instant, une opportunité se présenta. Un plongeon tête en avant pour sortir de l’état de siège, il paraît que c’est mieux ainsi. Démarrage en trombe, d’Eustache – il lui semblait s’être élancé du forum des Halles même si c’était totalement irrationnel -, une impulsion puissante le propulsa, le confronta à de violentes secousses, des perturbations, des trous d’air.
Il entendit des voix, des cris plutôt. Personne. Autour de lui, des parois flasques et visqueuses, douces, étouffantes. Il eut l’impression d’arrimer dans une mare sans canard, un trou gorgé d’eau, une piscine dans laquelle il pouvait barboter, patauger, glander. Mais non, manifestement, on en avait décidé autrement. Impossible de tenir en place dans ce parc à attractions multiples : on l’incitait à évacuer le bassin sur-le-champ. Ballotté, baladé, transbahuté d’un stand à l’autre, le voici désormais en haut d’un gigantesque toboggan indoor dans lequel il s’engouffra avant d’être à nouveau coincé. Depuis l’intérieur du tunnel, il percevait plus ou moins nettement des rais, des faisceaux de lumière intense. Deux soucoupes volantes vinrent le tirer d’affaire, le pressant de chaque côté du crâne pour l’attirer vers le bas. Toujours ces cris, des hurlements insupportables témoignant d’une douleur ou d’une peur intense, ceux d’une femme à l’agonie qui ne maitrisait plus ses émotions, dépassée par les événements. Et vint la délivrance. Il atterrit sur la table de travail au moment où l’élastique céda. Il s’époumona pour évacuer son trop plein de pression. Bienvenue sur Terre, un autre terrain de jeux aux règles encore plus confuses.

Etre arrivé là pourrait être un aboutissement si l’on considère le parcours du combattant du spermato fécondé, champion d’une tripotée d’autres zigotos, miraculé à l’issue d’une sélection de célestes ions, vainqueur de ce jeu de hasard. On a tous gagné au « Loto » une fois, une fois ne suffit donc pas.
Beaucoup s’écroulent dès la naissance, sans doute usés par leurs efforts intra utérins ou in vitro mal gérés et s’embourbent vite dans la glaise terrestre, pris dans les tourbillons de la vie, sans le loisir de dompter ses règles du jeu, sans loisirs, incapables de s’extraire de ces courants trop forts qui finissent par noyer, sans forces, sans énergie, sans aptitude à saisir les deuxièmes et nièmes chances, sans disposition à nos yeux alors qu’ils ne sont qu’indisposés.
Les autres gardent en eux des ambitions de vie intactes voire exponentielles, attisées par des forces mystérieuses. Peut-on considérer qu’ils sont protégés par le sort, tels des vainqueurs du « Millionnaire » qui ne se seraient pas grillés ? Et si la Vie n’était qu’un jeu démoniaque pour ceux qui auraient le loisir d’en rire ?

Le jeu commence dès la fécondation pour continuer ad vitam sous deux formes universelles : participer ou gagner. On peut s’abriter derrière son manque d’esprit de compétition pour masquer son manque de compétitivité. On peut taire ses ambitions de peur de connaître ses propres limites. On devient ainsi presque boutiste, l’adepte de la théorie des « si », le fervent apologiste de ces faillites où on a tous failli, l’ami idéal qui bouffe à tous les râteliers de l’insuffisance. On peut en revanche vouloir sortir du lot et déserter les chemins de la compromission pour ceux de la liberté. Les champs d’expression sont cultivables à l’infini de toutes les cultures et œuvres, on peut être l’Auteur de sa vie et de celle des autres, avec ou sans droits.

L’Auteur est un joueur au profil atypique. Il joue avec sa santé en fouillant au plus profond de lui-même une substance brute qu’il finit par exhiber après l’avoir sculptée, ciselée, autocensurée pour finir recalée, en substance. Il perfore, creuse l’insondable et parfois sa tombe, pour faire son trou. Il joue avec le feu, pompier pyromane volontaire au secours de ses proches qu’il immole de silences pour mieux s’isoler dans ses écrits, le double jeu au quotidien, sans tromperie physique sinon il s’agirait de triple jeu, on ne joue pas avec ça, c’est injouable. Il joue au plus fin, s’auto-érige intello quand il ne s’autoédite pas, répond du « tac o tac », sans se gratter en surface ni tirer à boulets rouge. Il prend de la hauteur, avec ou sans H, ne saisit pas toujours les perches qui lui sont tendues, taille les mots à la hache, même ceux qui fâchent, sans relâche, il cravache. Il joue parfois des coudes lors de concours pour lesquels il joue gros, surjoue, éclabousse jusqu’à l’implosion, le tout pour le tout, à qui gagne perd, il sort le grand jeu mais finit par ne plus jouer franc.

Quand la lumière jaillit, il faut se faire mousser et rester humble. Pour plaire, il s’éloigne de lui-même, il se trompe, n’est pas apprécié à sa juste valeur, à juste titre, il est catalogué, à plus d’un titre. La lumière se retire ensuite, l’abandonnant cramé au milieu de sa terre brûlée d’où il renaitra de ses cendres, peut-être, le jeu en vaut la chandelle, peut-on jouer cavalier seul, sans faire jouer, de concert, ses relations, sa clique, d’un bête clic, et sortir de l’ombre « illiko » ?

L’Auteur joue sa vie sur les mots, à quitte ou double.

En Short

En bref, puisque le Prix Pépin est un audacieux concours de Science-Fiction sous contrainte de taille, pour tailleurs de textes courts, de Shorts, compétition à l’image du règne de Pépin-le-Bref qui n’eut pas inventé le jeu de paume : en quête de légitimité littéraire stylo en paume. Certes, cette discipline nivelle les créations, moyenne les auteurs, c’est l’archétype de l’anti-écart-type car on ne peut pas y faire preuve de souffle, d’ailleurs écrire quelque chose de sensé en moins de 300 caractères relève nécessairement de la Science-Fiction (d’où certaines longueurs dans le règlement aux antipodes des contraintes qu’il impose), mais on s’amuse follement à y concourir, on se découvre l’âme d’un burineur armé d’une mécanique de précision, on se déleste de ce qui déborde, à tort ou à raison, on débarque ce qui fait couler le radeau, médusés, nano-technologues de notre état, d'âme, les femmes et les enfants d’abord ; pour ma part je me suis prêté à cette épreuve en dilettante et en Short (pour faire court, photo disponible sur demande), comme l’on prend une pause clopes rassérénante ou une bouffée d’air frais en région parisienne, bref avec un sentiment de culpabilité ludique, en focalisant sur la préservation d’un Jury sans doute adepte de zapping, en soumettant les 6 nano-textes suivants :

e-dating

- Jennifer !
- Kevin !
- Cent-deux ans !
- e-dem !
- Loisirs e-pop, e-vers, e-dés !
- En moins : e-vers, en plus : e-slam !
- Ex e-pie !
- e-deal e-deux ?
- Non, e-cônes !
- Ah !
- Compléments alimentaires Alpha !
- e-dem !
- Cancer !
- Euh…signe astrologique ?
- Oui !
- Ouf !
- Ouf toi-même e-dio ! Zyva !

***
Boucle infinie

Mon cerveau est bogué : mes idées s’entrechoquent. Pourtant on m’a greffé un microprocesseur dans le crâne. Avec un antivirus. Mon passé a été numérisé pour transfert de l’esprit. OK. Mémoire pleine. Pas de place pour les sentiments. Mon cerveau est bogué : mes idées s’entrechoquent…
***
Eureka

Elle se retourne et plonge ses yeux noirs dans les miens. C’est purement Physique. Malgré les interférences, la foule, l’inconnue a senti l’intensité de mon regard, force non quantifiée par la Physique, dont le rapport lève le voile et exhibe la beauté, telle celle qu’Archimède eut dévoilée.
***
Néanmoins

Si le douar est un village arabe, Douarnenez est celui où j’ai perdu mon nez en recherchant sur Gogol. Pas Google. Désarçonné, je le traque, muni d’un faux-nez, creux, un cache-misère, ce cache-nez au milieu de la figure. Vite ! Time is Money ! A vue de nez, rien. L’argent n’a pas d’odeur.
***
Pare-feux parfumés

D’un clic, je teste mon diffuseur d’odeurs dernier cri ; sans bruit, le code olfactif est bien transmis sur Internet. Arômes apaisants, relents putrides, tout y passe. Pas compliqué, il suffit d’être au parfum. On peut même laisser moult pare-feux gazer un peuple.
Comme en Apathie.
***
Prescription de vie d’ange

Stopper l’alimentation
Avaler chaque jour huit pilules génériques
Lancer le programme maintenance des fonctions digestives


- Docteur, tout un programme !
- Oui. Une vidange chaque mois, il faut faire tourner votre organisme à blanc, sous stimuli. C’est très courant à votre âge.

Golmardesque

27 Mai 1996, Roland Garros, Court numéro 7. Jérôme Golmard, 23 ans, défie Renzo Furlan, quart de finaliste à Roland l’année d’avant. En talent pur, Jérôme éclabousse le stade et les tribunes, j’y étais. Sa patte gauche décomplexée est incisive, il trouve des angles incroyables, perfore, assomme, éclate au grand jour et son adversaire. Jusqu’à la fin du 4ème set, il est la réincarnation d’un Leconte au sommet. Et puis, vient le moment fatidique, le coup de grâce, du sort ou de trop, le moment de conclure qui fait du tennis ce sport si particulier, une discipline où la victoire ne peut se concrétiser sans mental ni maîtrise de ses émotions ; on gagne au tennis contre soi-même avant d’éteindre son rival du jour. Pour vaincre, le tennisman doit gérer un terrible paradoxe, comme un homme d’Etat stresse son peuple pour l’emmener sur le chemin de la sérénité, de la confiance et de la croissance, le joueur se met une pression folle pour ne pas être crispé par l’enjeu, se concentre pour ne pas perdre sa lucidité, respire pour ne pas voir ses muscles se raidir, se mobilise pour ne pas saccader ses gestes, ne pas les ralentir de centièmes de secondes imperceptibles à l’œil nu mais qui enrayent les machines bien huilées jusqu’à la noyade.

Fin de 4ème set, à deux doigts de la performance, à deux points de la victoire, à deux balles, à deux reprises, à deux mains son revers, à deux pas chassés de nous, seul contre lui-même et Furlan, on commence à s’inquiéter, depuis quelques minutes Jérôme puise ses forces dans le public, nous sollicite, provoque les connivences, balaye les tribunes de ses yeux craintifs alors qu’il balayait les lignes de ses coups quelques minutes auparavant, tente d’attraper nos regards complices ; tous les spectateurs découvrent un joueur sensible, comprennent que Jérôme a besoin d’aide, qu’il ne triomphera pas si on ne lui insuffle pas suffisamment d’énergie, d’Essence. Et il cala ce jour-là, mais cette défaite lança une carrière très honorable, jalonnée de coups d’éclat comme sa victoire en 1999 contre Carlos Moya, alors 2ème mondial, lors de laquelle il exhiba toute sa panoplie de coups et un mental exceptionnel pour aligner 9 jeux de rang ; c’est au moment où il était à l’agonie, au bord du gouffre, près de la défaite, qu’il fut animé d’un sursaut aussi salvateur que miraculeux qu’on appelle communément dans le tennis « l’énergie de désespoir », dont certains extraits sont visibles ici pour les amateurs de beau jeu.


Tous lui succombèrent au moins une fois : le grand Agassi alors numéro 1, Courier, Ferreira, Henman, Moya, Corretja, Rios ; Sampras parvint lui à canaliser sa fougue à Bercy après une superbe lutte à couteaux tirés. Sans flagornerie, on peut considérer que Jérôme fut un des meilleurs joueurs du monde au prorata temporis puisqu’il culmina à la 22ème place mondiale sans jamais faire une saison complète, lâché par son physique, déjà, dans l’incapacité de capitaliser sur ses victoires retentissantes pour enchaîner les résultats, sans possibilité de jouir lors de ses états de grâce, comme systématiquement puni de ses efforts.

Beaucoup d’amateurs l’ont adulé, quelques-uns l’ont envié sans le jalouser, particulièrement nous qui nous sommes cognés à l’asymptote, à nos propres limites, égarés dans le ventre mou de la deuxième série du tennis français, ventre mou ne réagissant pas aux séances d’abdominaux en tous genres. Si on avait le cœur léger, on pourrait plaisanter sur le fait que son parcours en dents de scie l’a mené chez le dentiste. Mais ses soucis ont commencé là, en janvier cette année, après une intervention dentaire anodine qui a révélé le mal qui le rongeait : la maladie de Charcot. En deux mois, il a perdu l’usage de ses jambes. Les médecins le condamnent, 3 ans maximum. Cauchemardesque. Golmardesque.

Jérôme ne se résigne pas. Lui, vit cette épreuve comme un match : il cherche des solutions et se raccroche à ce qu’il peut. Prêt à livrer un combat magistral. Au mental, il est persuadé de gagner, comment réagir autrement ?

Il déniche un médecin au remède miracle en Allemagne. Il a besoin de soutien, de liant, de liens, comme celui-ci, ses amis ont lancé un appel aux dons car le prix du remède miracle (4 opérations) est élevé, on peut lui écrire à cette adresse tcdavecledje@gmail.com.

En s’ingéniant à démonter les arguments du médecin allemand qu’ils élèvent au rang de charlatan, certains experts en neurologie ne font pas que condamner Jérôme, ils s’acharnent à dézinguer tous ses espoirs, mais de quel droit ? Ils ont pour eux le poids du passé, mais cela autorise-t-il à hypothéquer le futur, à revendiquer la mainmise sur l’avenir des malades ?

On peut être athée, scientifique, rationnel et continuer de croire en des zones inexplorées sans mysticisme ni prosélytisme, j’en témoigne ; explorer, progresser, apprendre, transmettre constituent les sens forts de l’Humanité qui continuera d’avancer en contournant les certitudes pétries. Galilée est mort raillé par une armée de savants et experts réunis qui se consacraient à démolir « son » héliocentrisme. Certes, n’est pas Galilée qui veut, mais tous les avant-gardistes et les charlatans ont en commun d’avoir glissé sur les peaux de bananes déposées par leurs détracteurs ; seul l’avenir permet de classer les uns et les autres dans une catégorie ou dans l’autre.

« Même sans espoir, la lutte est encore un espoir. » Romain Rolland

« On ne doit mettre son espoir qu’en soi-même. » Virgile

Le Grand Zapping

Les américains ont relancé leur économie
En forant, pompant polluant les nappes phréatiques
Quand le vieux continent s’insurge et ne pompe que l’air
Se dresse, brasse cet air, ces vents contraires, ennemis
Nous condamne en brandissant la menace écologique
Vante, loue nos nappes protégées des US par la mer ?

Nos nappes pour orner, alimenter tous ces tours de tables
Nos tables où on met dans le vin l’eau qu’il y a dans le gaz
Nos tables sans mélanger nos torchons et leurs serviettes
Nos tables avec du beurre ou l’argent du beurre pour fable
On oppose économie écologie, ça jase
On s’enlise dans la crise en se goinfrant de paupiettes

Il y a de l’eau dans le gaz, c’est l’ère du schisme
Il y a du schisme dans l’air, du schiste sous terre
Sur nos principes, adeptes du masochisme
Ils s’enrichissent, on sombre et les laisse faire

Puis on zappe car les sujets ne manquent pas
On les recense, les aborde en surface,
Avec brio, moins on résout plus il y en a
Ça meuble les débats, ces épiques farces

Au royaume des aveugles les borgnes sont rois
Les fiscalisés ne peuvent défiscaliser
Ni voir leur quotient familial ratiboisé
Les nantis les subventions publiques s’octroient

En zappant, on vernit, on flotte, on reste en surface
On se gargarise d’un rien, on se starifie
On s’inscrit, on rejoint, on lit des livres de face
On anéantit, on paupérise, on scarifie

On veut des emplois mais on court au self
S’empiffrer de frites ou de salsifis
Il n’y a même plus de pompiste chez Elf
Juste des salles pour faire des selfies

Autobiographies
Autofinancement
Autopsy
L’empire auto ment

En zappant on fait du bricolage, on promeut la ponceuse
Du coq à l’âne on saute, du coca light bu, on bulle
Dans un verre sans profondeur on dézingue la perceuse
Perchés au-dessus du vide, on a la vision d’un funambule

La superficialité nous gangrène, gagne du terrain
Rejoignez-nous, nombreux, pour asseoir notre suprématie
Pour conquérir le monde, prendre votre destin en mains
Devenir superficiels, c’est gagner en superficie !

Schismes en gaz

C’est l’essence de l’Histoire : la compromission tue, beaucoup ont fini par payer en acceptant d’être achetés, tous ceux qui ne se sont pas rachetés ont payé, entachés par leurs contradictions, entichés de leurs victoires sans lendemain, étriquées, tachetés de lâcheté, de faiblesse ; ne pas reconnaître ces faits serait faire injure à ceux qui sont morts pour et avec leurs idées, est-il réellement nécessaire de donner des exemples ou d’en faire davantage (des exemples) ?

Tant d’exemples. Rien qu’en France. Pétain, héros de Verdun, a capitulé et terni son image définitivement en acceptant une paix des braves dépravée qui lui a octroyé un court répit et une humiliation à la hauteur de la rébellion naissante. D’autres, plus récemment, ont reçu des dictateurs, parfois même lors de la journée des droits de l’Homme. Tous ceux-là finissent par payer leurs compromissions, tous ceux qui ne peuvent se racheter finissent en faillite, par définition, débiteurs car discrédités, sans capacité de remboursement ; avant, c’était la bourse ou la vie, maintenant, c’est la bourse ou l’Europe.

Le Gaz de schiste est omniprésent, sur toutes les lèvres, de tous les tours de tables dressées, avec ou sans nappe phréatique, on n’y mélange pas les torchons et les serviettes, on y oppose sempiternellement relance de l’économie et intérêts écologiques dans des débats franchouillards, on ne met pas d'eau dans son vin ou alors celle qu'il y a dans le gaz, on aime bien opposer, on a dans notre ADN « le beurre ou l’argent du beurre », ça fait jaser, on en est restés au jazz, on assiste à un bœuf d’artistes désaccordés, à des envolées lyriques oniriques et on ne décide rien, après la crise de l’immobilier c’est la crise de l’immobilisme. Mais dans nos discussions enflammées on occulte un enjeu politique de taille : ne plus être dépendant d’un fournisseur qui exerce son pouvoir avec abus, force, mépris et goguenardise, avec la complicité d’artistes arrosés. Au pays des droits de l’Homme, on pourrait avoir une Ambition, un Cap : ne plus faire de la quête du pouvoir une obsession, mieux gérer son retard économique, sans envisager le protectionnisme, on ne pourra pas tout régenter, jamais, on pourrait par contre choisir ses dépendances, gérer au mieux son handicap en s’assurant que les puissances dont on dépend sont en capacité d’exercer leur pouvoir avec humanisme.

J’attends ça de l’Europe. Des rapports de force équilibrés, sains. Des règles de vie communes. Et, a minima, la paix intérieure. Sans maso-Schismes ni maltraitance des peuples que les pouvoirs autistes ne pl’Ukraignent.

Aujourd’hui encore, on peut mourir d’Europe.

L’extension du domaine de l’allure : lits et ratures

Au tour de la littérature, maintenant ! Ça aurait pu s’appeler l’Académie des neuf, mais on ne fait pas du neuf avec du vieux, et ils ne seront pas neuf, ce sera l’académie Balzac. Vingt auteurs autour d’une piscine, vains vautours auteurs, châtelains qui plus est car c’est bien connu, les grands écrivains sont issus de la bourgeoisie, comme la Comtesse de Ségur, nul homme ou femme de lettres n’a connu les affres de la pauvreté puisque c’est dans le confort que l’on crée, c’est notoire, ça coule de source d’où l’eau et la piscine, désormais il faudra savoir nager pour écrire quand les anciens ne savaient qu’écrire, il faudra mettre de la crème solaire en sirotant un cocktail à l’ombre quand les anciens s’autodétruisaient ; il faut bien vivre avec son temps. Le lauréat de la téléréalité littéraire qui s’annonce sera celui qui n’aura pas été éliminé entretemps, en fonction de critères assez fumeux, peut-être celui qui aura touché le fond, de la piscine, il faudra savoir parler, se montrer, ajuster sa communication, se vendre, tout ce que Sagan n'avait pas ; la littérature n’est pas un art vivant, ce n’est pas une raison pour souhaiter sa mort.

Il faut bien admettre qu’on n’a plus le temps pour rien et qu’on est devenus omniscients, alors pourquoi lire autre chose que des posts de réseaux sociaux, après tout ? Les classiques sont barbants, les classiques n’ont rien à voir avec le classicisme, époque révolue, les classiques ne sont au final que des œuvres contemporaines qui ont eu le temps de vieillir, à coup sûr dans cent ans on qualifiera de classiques les meilleurs posts de réseaux sociaux.

Une bibliothèque personnelle n’est plus qu’un signe extérieur d’intellectualisme, un meuble qu’on exhibe chez soi comme on exhibait sa télé dans les années 70, tout le monde a une télé, les livres se lisent en tranches, sur la tranche sur laquelle on lit le titre et le nom de l’auteur, comme ces tranches de vies téléréalistes, le Goncourt n’a jamais été autant acheté et aussi peu lu, c’est désormais l’image de l’auteur qui compte, peu importe le contenu de ses livres, tant qu’il reste lisse ou qu’il s’insurge contre un ennemi commun ou une cause adverse, la bankabilité gagne le monde de la littérature et il serait stupéfiant qu’un auteur émerge de ce concours autant qu’il émargera, rien d’autre ne sortira de cette épreuve clownesque que les bizarreries habituelles sous les yeux d’un public complaisant qui s’appauvrit sous les feux de projecteurs et producteurs s’enrichissant sur le dos de candides acteurs lowcost, marge maximale, sur le dos de ces illustres inconnus en mal de vitamine D et à qui on offre une lumière trop vive, ils en sortiront atteints du cancer de la surexposition. Voilà la vocation des téléréalités, ne sont pas philanthropiques, n'ont révélé aucun grand talent jusqu’ici, à part Olivia Ruiz, qui d’ailleurs avait été éliminée avant la fin et a su cracher dans la soupe après coup, ce qui est tout à son honneur.

Beaucoup de questions fondamentales se posent avant l'académie Balzac.
Devrait-on parler de téléfiction si l’on considère que cette téléréalité littéraire s’apprête à couronner un auteur de fiction ?
Les bombes seront-elles tolérées dans cette piscine où on ne saurait faire trop de vagues ?
Faudra-t-il porter un bonnet de bains ? Et si le lauréat attrapait des poux ? Imaginez qu’il passe un coup de fil pour demander un shampoing parapoux, Allô… Peut-on d'ailleurs être un grand auteur et avoir des poux ?
Peut-on parler d'inspiration quand un auteur gonflera ses poumons d’air avant de plonger ?
Les organisateurs savent-ils qu’il arrive à chaque auteur d’être noyé au milieu d’un océan d’idées avant de reprendre pied ? Par conséquent, quelle sera la profondeur du bassin ?
Faudra-t-il savoir mener sa barque ou mener une vie de château ? Savoir mener sa vie plutôt ? Les candidats sauront-ils ne pas bâtir de châteaux de carte ou en Espagne ?
Les candida seront-ils traités avec l’eau du bain ?

Plouf.

La théorie du con plausible

Les mots sont suivis des faits :
- 9 Janvier 2014 : Dieudonné, très infiltré dans le milieu artistique, est interdit de donner son spectacle par le Conseil d’Etat, suite à une circulaire du Ministre de l’Intérieur.
- 10 Janvier 2014 à l’aube : Un journal à scandales révèle la liaison entre François Hollande & Julie Gayet, très infiltrée dans le milieu artistique ; liaison dont on apprendra plus tard qu’elle était connue de tous (ou presque..) dans le milieu.
- 10 Janvier 2014 dans l’après-midi : Dieudonné annonce avoir écrit un nouveau spectacle en 3 nuits.
- 13 Janvier 2014 : Dieudonné est autorisé à jouer son nouveau spectacle.

Simples coïncidences ? Les journaux à scandales font-ils désormais partie de la grande famille au sein de laquelle on lave le linge sale (après l’avoir sali) ? Peut-on associer cette censure historique à cette révélation dévastatrice ? Qui tire les ficelles ? N’est-elle pas un peu grosse (la ficelle) ? Ça croustille, ça émoustille, des bisbilles ou la Bastille ? Les initiales de Scandale Sexuel et la censure d’un antisémite sont-elles liées ? Existe-t-il un traitement antimite efficace ? Une quenelle est-elle le geste d’un nazi ou d’un inculte de la personnalité ? Est-elle le geste désespéré d’une victime ou l’agression d’un bourreau ? A choisir son camp, vaut-il mieux être victime ou bourreau ? Le monde est-il devenu binaire, avec tout le monde du même côté ?

La vie privée des gens publics qui se bécotent sur les bancs déchaîne les passions et fait couler des hectolitres d'encre, une marée noire sans égal, les gens de l'ombre casquent pour la photo d'un visage à casque. Etonnant, non ?

L'émoi de Janvier

700 millions de chinois, émoi, émoi, émoi ; le communisme est mort, la Chine communiste domine le monde.

On ne pense plus, on panse, donc on est. Anti cartésiens.

En janvier, on se régale. On régale, galettes, éternels, électrons, non libres on fait les coqs, coqs en pâte, épate la galerie, rit jaune ; d’où la suprématie chinoise, le riz jaune c’est en Inde, qui attend sagement son heure, de gloire, elle arrive, tout arrive, contre eux de la tyrannie, ils forment leurs bataillons à coups de triques démographiques, concours de castes se préparant au règne en indivision.

La galette des rois en janvier c’est en hommage à Louis XVI ? Sans queue ni tête. C’est l’épiphanie. Concours de circonstances troublant s’il n’était anachronique, n’est pas roi qui veut, les royalistes ne peuvent s’enorgueillir de la situation le 21 janvier, ne peuvent récupérer la galette comme d’autres ont récupéré Jeanne d’Arc, en professionnels de la com’ de l’image, évincer les rois mages, au prétexte que leurs rois ont réellement existé, sévi.

Le plus important dans la galette des rois, c’est sa garniture et la fève. A la frangipane, c’est meilleur.

On a gardé cette coutume comme on entretient une servitude. En faisant fi de son histoire. Des pervers font leurs quenelles en prétextant cuisiner, mais ils réchauffent sciemment un plat des années 30 dans un contexte de crise des années 30 à leurs convives affamés de haine ou assoiffés d’inculture. Honteusement, sans se soucier des origines.

La galette des rois sans se soucier des origines, c’est peut-être une leçon de vie qu’il faudrait graver dans le marbre, pour qu’on s’en soucie. Toutes les origines ne sont pas « assumables », certaines sont consumables, sorties de leurs contextes ; s’intéresser aux contextes requiert un effort, entretenir les coutumes entretient la jouissance, la jouissance est un droit. On met des mots sur des choses et des événements, on met des choses et des gens dans des cases, ça rassure, ça cadre, ça borne, ça donne des repères, ça restreint, ça polarise, les cases sont des boussoles, absolues. Mais ces mots, qu’on met sur des choses et dans des cases, restent contextuels, sont autres en dehors de leur contexte et les contextes évoluent aussi, par définition, forcément, parfois cycliquement, cyclothymiquement, un cyclothymique ment une fois sur deux, dans une symphonie divergente d’où ne subsistent que les habitudes, qu’on se transmet tels des animaux, de proches en proches, symphonies composées parfois par des sourds, tel Beethoven, il vaut toujours mieux entendre ça que d’être sourd, au royaume des aveugles les borgnes sont rois, ces borgnes à condition de garder l’œil ouvert sauront saisir le sens de ce message de bonne année 2014 adressé à tous, et l’ambition qu’il recèle.