Vite, il ne reste plus que quelques jours pour figurer dans le Grand Bêtisier 2013 et ainsi récolter les fruits d’une quête insensée, fruits pourris à force de résister à la cueillette, à force d’esquiver, à force d’éviter la chute libre, à ne pas vouloir tomber des nues, sur un os, sur plus fort que soi, sur sa fesse qui s’affaisse, à trop vouloir tomber la chemise, amoureux, il y a sûrement un truc à tirer de la situation, à glaner de tout ça, une récompense quelconque, l’Award du bidule, voir sa trombine sur un site et surtout la montrer, aux autres, une poignée de main futile à un personnage de lumière, lumière stroboscopique, la reconnaissance d’un jour, un panier garni aux dates de péremption éloignées, à l’obsolescence programmée pour plus tard, qui finit par craquer à force de faiblesses.
Cette année, on ne va pas seulement changer d’année, on va changer d’ère, l’air de rien.
La corde a été tirée à l’extrême, aux extrêmes, autour des cous, pas seulement ceux des volontaires, raide, hier des Andes, en Afghanistan en Iran, lapidations en vogue, dilapidations de liberté, c’est-toujours-pire-ailleurs conforte dans l’immobilisme et la médiocrité, on ne s’émeut plus de rien, ou alors le temps de zapper, puis on zappe, c’est-toujours-pire-ailleurs ou l’adoption de la misère comme norme de vie, ailleurs d’où on importe cette théorie de la relativité, ailleurs où on exporte notre travail, notre sidérurgie, nos ferrailleurs, pour faire ailleurs.
Cette année, on ne va pas seulement changer d’année, on va changer d’ère, on aspirait à l’ère écologique, on aura l’aire d’autoroute en guise de non-prolifération des gaz à effets de serre, une aire low cost favorisant l’enrichissement de ses propriétaires, du duc de guise, une aire Carrefour, enseigne qui ne manque pas d’aires, on désirait assainir l’atmosphère, on assène des discours aux contraintes budgétaires, l’ère du budget, on fantasmait sur l’ère pure, mais ça coute trop cher, à trop comprimer les budgets on aura de l’air comprimé, du coup on fait la gueule et on a enfin la réponse, oui, on a une gueule d’atmosphère.
L’élastique va finir par péter, la constante d’élasticité n’est pas variable, par définition, c’est sémantique, hélas et sans tiquer, il ne viendra plus en retour fouetter ces donneurs d’ordre aveugles en recherche de limites, au royaume des aveugles le borgne est roi, il ne viendra plus gifler ce pouvoir autiste, dépassant les bornes, sans bornes en tête, il ne viendra plus lui signifier qu’il va trop loin, il ne lui donnera plus de répondant, il destituera le pouvoir d’un putsch subit et subi, car un chef n’est plus rien sans ses armées, ce sont les limites de la politique de l’élastique, on sait qu’on ne peut plus rien faire quand c’est trop tard, quand il n’y a plus de rafistolage possible. L’anarchie point, en suspension…
Cette année, on ne va pas seulement changer d’année, on va changer d’ère, on se prépare à la famine, à la dalle, à une vie de chien, d’airedale.
Les poches sont vides, les bourses stériles, comment se reproduire dans ce contexte, la crise a tout justifié, légitimé, raflé, les ménages moyens ont pourtant joué le jeu, ont continué de consommer, mais l’obsolescence programmée les a définitivement ruinés, les microprocesseurs des produits high tech sont programmés pour tomber en panne le jour J, juste après la fin de la garantie, à plus ou moins court terme, selon qu’on a opté ou pas pour son extension. On se réjouit d’accéder à des produits de moins en moins chers, on ne réalise pas qu’on les renouvelle de plus en plus souvent, on ne réalise pas qu’au final on dépense tellement plus.
Cette année, on ne va pas seulement changer d’année, on va changer d’ère, on va s’hystériser.
C’est la théorie de l’hystérésis, le fameux diagramme : quand on nous annonce le début de la crise, on ne la sent pas vraiment, quand le pire est censé être derrière nous, on est exsangues. Entre ce qu’on nous ressasse et ce qu’on vit, il y a un gouffre. Selon le diagramme d’hystérésis, il faut doper pour réamorcer la dynamique et voir ses effets se produire, selon les différents organes du pouvoir, il semble qu’il faille juste du temps.
Cette année, on ne va pas seulement changer d’année, on va changer d’ère, on se prépare à entrer en ère rance.
Ceci dit, c’est toujours pire ailleurs.
Baladin de l'info en faux-bas blindés, Léonnic a surgi hors de la nuit.
Auteur de "Moul€ Fric" (2007), "Si tu annules tout je reviens" (2009), "Entre deux chaises" (nouvelle, 2014) et "Un secret halo de rose" (2018)
Si le hasard t'emmène jusqu'ici, ne fuis point
Surfe et erre sans fin sur le blog du baladin
Smurfe dégingande-toi au sein du bal à daims
Avec imagination, Sans invitation
Ta religion est l'insubordination ?
Alors gausse-toi ici nul n'est bouffon
ni branque ni saltimbanque honnie soit sale ta banque
Juste des pions décidés à enfin décider
dans un bal laid où déambulent des daims
Manifestant leur insoumission avec dédain
LeonnicAsurgi@yahoo.fr
Lapidaires (poème afghan)
Cavaliers, les soldats libérateurs n’avaient pas mégoté
Sur les moyens, sans appeau mais pour la peau de Ben Laden
A cheval sur le magot qu’ils n’ont toujours pas dégoté
Engagés en guerre insensée censée éradiquer la haine
Parachutés poilus en cueillette
Couverts de fleurs au fusil pour
Raser ces barbes trop longues
Poilus envahisseurs d’un jour
Tondus en Rangers sans tong
Parés pour le concours de quéquettes
Engoncés dans ce bourbier
Missionnés pour le coup de poing
Barbiers de la situation
Aux moustaches rasées avec soin
Déserteurs de compromissions
Raseurs gratis non apostasiés
Raseurs de murs à foison
Raseurs jusqu’à l’oraison
Dehors le pouvoir public, dehors les talibans publics
Tel était le leitmotiv, garrotter, stopper la gangrène
Aujourd’hui les talibans ragotent sur les bancs publics
Bancs publics, revanchards tels des idéaux qui s’égrènent
Les colons débarquèrent dans leurs tanks banalisés
Pour les décoloniser, les guérir du cancer
Flinguer les polypes, les milices, les sales types policés
Un traitement lourd que d’autres voies évacuèrent
La coloscopie aujourd’hui est formelle
Les talibans préparent la scission leur résurrection
Ils pullulent et distillent leurs idées cruelles
Le peuple afghan sans solution est en rémission
Les talibans sont une maladie auto immune
Des antibio ayant mal tourné jusqu’au schisme
Après usage non jetés dans la fosse commune
Des armées armées pour tuer le communisme
Les talibans sont une mauvaise herbe
Des rhizomes ayant échappé au brûlis
Qu’on ne peut raser d’une fronde acerbe
Qui ressassent, repoussent comme des pissenlits
Les talibans ont eu la peau de l’URSS, de Marx
Et de ses frères, Jacques en tête, mais n’ont pas eu raison
De la philosophie : l’opium est la religion du peuple
D’un peuple endolori par les remèdes de ses disciples
L’opium est l’engrais de ces terres fertiles
Abêtit, transforme les maisons en chenils
Régresser fait avancer quand on est saoul
A travers les ciments et plaines de Kaboul
La liberté des femmes aujourd’hui menacée
Bafouée, on ne peut faire le bien des autres
Sans expliquer, sans projeter, sans accompagner
Juste en rasant des terres qu’on veut faire vôtres
Comme une frange de croates croassent
sur le mariage homo qu’ils fracassent
Le pouvoir afghan ne lésine pas
Avance en bandes, encercle au compas
En bandes organisées
En bandes afghanisées
En bandes non dessinées
Bande non tétanisé
Bande face aux garçons désarçonnés
En rut sans cerveau comme des veaux
Recycle les eaux usées du caniveau
Légiférer n’est pas démocratiser
Qui ne capte pas sera décapitéE
Qui dilapide son mariage sera lapidéE
Sur les moyens, sans appeau mais pour la peau de Ben Laden
A cheval sur le magot qu’ils n’ont toujours pas dégoté
Engagés en guerre insensée censée éradiquer la haine
Parachutés poilus en cueillette
Couverts de fleurs au fusil pour
Raser ces barbes trop longues
Poilus envahisseurs d’un jour
Tondus en Rangers sans tong
Parés pour le concours de quéquettes
Engoncés dans ce bourbier
Missionnés pour le coup de poing
Barbiers de la situation
Aux moustaches rasées avec soin
Déserteurs de compromissions
Raseurs gratis non apostasiés
Raseurs de murs à foison
Raseurs jusqu’à l’oraison
Dehors le pouvoir public, dehors les talibans publics
Tel était le leitmotiv, garrotter, stopper la gangrène
Aujourd’hui les talibans ragotent sur les bancs publics
Bancs publics, revanchards tels des idéaux qui s’égrènent
Les colons débarquèrent dans leurs tanks banalisés
Pour les décoloniser, les guérir du cancer
Flinguer les polypes, les milices, les sales types policés
Un traitement lourd que d’autres voies évacuèrent
La coloscopie aujourd’hui est formelle
Les talibans préparent la scission leur résurrection
Ils pullulent et distillent leurs idées cruelles
Le peuple afghan sans solution est en rémission
Les talibans sont une maladie auto immune
Des antibio ayant mal tourné jusqu’au schisme
Après usage non jetés dans la fosse commune
Des armées armées pour tuer le communisme
Les talibans sont une mauvaise herbe
Des rhizomes ayant échappé au brûlis
Qu’on ne peut raser d’une fronde acerbe
Qui ressassent, repoussent comme des pissenlits
Les talibans ont eu la peau de l’URSS, de Marx
Et de ses frères, Jacques en tête, mais n’ont pas eu raison
De la philosophie : l’opium est la religion du peuple
D’un peuple endolori par les remèdes de ses disciples
L’opium est l’engrais de ces terres fertiles
Abêtit, transforme les maisons en chenils
Régresser fait avancer quand on est saoul
A travers les ciments et plaines de Kaboul
La liberté des femmes aujourd’hui menacée
Bafouée, on ne peut faire le bien des autres
Sans expliquer, sans projeter, sans accompagner
Juste en rasant des terres qu’on veut faire vôtres
Comme une frange de croates croassent
sur le mariage homo qu’ils fracassent
Le pouvoir afghan ne lésine pas
Avance en bandes, encercle au compas
En bandes organisées
En bandes afghanisées
En bandes non dessinées
Bande non tétanisé
Bande face aux garçons désarçonnés
En rut sans cerveau comme des veaux
Recycle les eaux usées du caniveau
Légiférer n’est pas démocratiser
Qui ne capte pas sera décapitéE
Qui dilapide son mariage sera lapidéE
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