Si le hasard t'emmène jusqu'ici, ne fuis point
Surfe et erre sans fin sur le blog du baladin
Smurfe dégingande-toi au sein du bal à daims
Avec imagination, Sans invitation
Ta religion est l'insubordination ?
Alors gausse-toi ici nul n'est bouffon
ni branque ni saltimbanque honnie soit sale ta banque
Juste des pions décidés à enfin décider
dans un bal laid où déambulent des daims
Manifestant leur insoumission avec dédain
LeonnicAsurgi@yahoo.fr


Tris électifs

Tris polis aux frontières
Tripoli aux frontières
Tribulations à…
Tribord (changements de Cap trop fréquents : union nationale ou virage extrême ?)

Triangles non rectangles, sans angle (d’attaque) droit, non droits, faux
Triangulaires à venir proportionnelles, anxiogènes, contextuelles, factices
Trigonométrie insultée, diffamée, influencée par
Trinitrotoluène
Tripes en exposition
Trianon ou Bataclan martyrisé par des
Tricards
Trinômes incultes et blasphémateurs aux
Triceps obscènes portant des armes lourdes lors de missions
Tribales (trous de balle faciles à identifier)

Tricolores réflexes (Reflex Fujicolor ?)
Trilogies Kieslowskiennes
Triptyques gaulliens
Three colors (not united), True colors

Trisomie 21
21 avril
COP 21
21 Jump Street (rue qui saute)
Tripotée de VIP à Paris pour combattre la morosité du climat et pour une méga
Tree thérapie, on est tous dans le même bâteau, je suis Paris,
Trimaran sur lequel nos chefs mouillent (l’ancre)
Trifouillent
Tripatouillent
Triturent
Tricotent
Tripotent ?...
Trichent ?...

Triment ??

Triages à l’horizon, Triages à l’oraison (funèbre)
Trier, soit, mais juste le temps de la tempête, en état d'urgence provisoire et
Trimer, surtout maintenir le Cap à bâbord pour
Triompher (sans Arc)

Trivial

L'homme qui accumulait les pépins


Je la connais cette photo mais qu’ont-ils tous à me faire face dans leur uniforme ? Ils me fixent les bras croisés, comme s’ils avaient avalé un parapluie, on dirait que j’ai tué père et mère. Ce n’est pourtant pas eux que j’ai dézingués et ils le savent pertinemment, sinon ils ne m’auraient pas Interpolé, si l’on considère les moyens faramineux qu’ils ont dû employer pour me retrouver.

Aussi stupéfiant que cela puisse paraître, je n’ai jamais été inquiété pour mes crimes. Je suis toujours passé à travers les mailles d’un filet trop lâche cousu sur-mesure, à l’image du Système que je servais. Tout a commencé le 21 avril 2002. Je m’en souviens comme si c’était hier. Ce jour-là, j’ai pris la démocratie en flagrant délit d’échec. Ce jour-là, nous sommes entrés en guerre idéologique, j’ai compris qu’il me faudrait faire justice moi-même, déclarer la Vendetta ; depuis ce jour-là, il m’incombe d’éliminer les sectaires, les haineux.

Je ne dissimulais pas mes empreintes et n’ai jamais été soupçonné, c’est la preuve irréfutable que le Système me protégeait et cautionnait mes actes ; au contraire, j’abandonnais ostensiblement sur les scènes de crimes un parapluie et un maximum d’empreintes digitales (dans mon métier on ne met pas de gants) étayant ma culpabilité, pour évaluer le degré de confiance qu’on m’accordait et permettre au Système de me débrayer en cas de pépin, comme des salariés pointaient ou présentaient leur badge à l’entrée de l’usine en convoitant la reconnaissance de la hiérarchie. En termes de reconnaissance, dans un milieu où elle ne peut être que silencieuse, la mienne était infinie. Nous nous couvrions l’un l’autre, le Système et moi, nous nous protégions inconditionnellement, prêts à brandir le parapluie nucléaire si l’un de nous deux était en danger. J’ai eu une carrière exceptionnelle, marquée par un soutien indéfectible, ponctuée par une douce retraite dont je jouis paisiblement. Je venais de me ranger des vélos que je ne me lassais pas d’enfourcher pour me perdre en forêt.

C’est sur les quais d’une gare, je ne sais plus laquelle, que j’ai dégainé pour la première fois. Le coup du parapluie, je crois, je ne sais plus précisément. Il faut dire qu’il y en a eu tant d’autres après. Pourtant on se souvient toujours de la première fois, m’ont dit mes collègues nettoyeurs, rencontrés lors de colloques clandestins organisés dans des hôpitaux, nouvelle preuve des largesses du Système à notre égard, puisque les caves des hôpitaux étaient vidées pour l’occasion, pour nous accueillir en leur sein, suscitant nos halètements.

Je tremble, j’ai froid. Ils me remettent une couverture, pourtant j’évoluais sans couverture. Je n’ai jamais ouvert mon parapluie. Soudain j’ai un flash: le poster du film « L.A. Confidential », rapporté d’un voyage en Californie avec mon fils, sur le mur de mon bureau ovale, là où je moulinais ma liste noire selon un modus operandi défiant les règles de la logique ; je n’avais pas d’autre choix, je devais rester imprévisible pour éviter qu’on me savonne la planche. Mes victimes n’étaient pas illustres, il s’agissait d’hommes de l’ombre, mais aussi de femmes (je ne suis pas sexiste), de maillons clé de la chaîne de la haine que j’ai liquidés pour mieux les transvaser dans les rubriques faits divers des mares aux diables des canards locaux.

Mais que cherchent-ils donc ? Ils chuchotent, évoquent mes mémoires, il semble que les rédiger représenterait un danger. Le Système craint la vérité ? La Redoute ? On cherche à me censurer. On appréhende mes révélations. Puisqu’il y a prescription, je les ai entendus prononcer ce mot, prescription, seuls mes aveux leur permettraient de m’écrouer, de ressortir les cadavres du placard, mais je ne suis pas au placard, je suis retraité !

J’étais en forêt avec mon vélo, amorphe, quand ils ont débarqué, tous en uniforme. Tous sauf lui, qui me tend cette photo, il m’observe mollement et tente de m’amadouer avec ses regards de connivence et son tee-shirt « I love L.A. ». On n’apitoie pourtant pas un tueur, ils devraient le savoir. Sur la table, un livre de George Sand, Colomba de Mérimée, le programme TV et des journaux locaux que je feuillette en boucle. Tiens, La Redoute licencie ! A la télé, il y a une rétrospective sur les élections présidentielles de 2002 ! Il y a aussi « L.A. Confidential » ! Les mêmes initiales que sur le tee-shirt du grand tout mou en face de moi ! Il est vraiment mal fagoté celui-là. Il me fixe avec son regard plaintif. Il m’horripile, le voilà qui gémit et qui pleure maintenant ! C’est obscène, finissons-en :

-   C’est fini, coffrez-moi maintenant ! dis-je à bout de forces.

-   Mais non, Papa, tu n’as rien fait de mal, nous sommes à l’Hôpital !

Et l’autre, en blouse blanche, d’abonder sur un ton professoral :

-          Vous n’êtes coupable d’aucun délit, Monsieur, rassurez-vous, ce sont les effets d’Alzheimer.

-          Mais vous êtes ignoble de lui balancer ça ! s’insurge celui qui dit être mon fils.

-          Cela fait partie de la thérapie, répond la blouse blanche, s’il s’en souvient dans dix minutes ce sera un signe intéressant.

Je ne comprends rien à leurs jacasseries mais cette photo me donne du peps. La blouse blanche me regarde alors intensément et me demande :

-          Reconnaissez-vous cette photo ?

-          C’est ton magasin, Papa, tu vendais des parapluies. C’est toi, là, assis derrière le feuillage, dis-moi que tu t’en souviens, je t’en supplie.

-          Mais comment pourrais-je m’en souvenir ? On ne voit pas mon visage sur la photo !

On se moque de moi, personne ne resterait devant son magasin après l’avoir fermé (avec la lumière allumée qui plus est !). Je n’ai pas perdu la tête tout de même !

Je la connais cette photo mais qu’ont-ils tous à me faire face dans leur uniforme ? Ils me fixent les bras croisés, comme s’ils avaient avalé un parapluie, on dirait que j’ai tué père et mère. C’est pourtant impossible puisqu’ils sont toujours vivants. Ils font d’ailleurs de grandes études, je suis si fier d’eux.

Footaises

Texte nominé pour le prix Short Edition - Livres en tête 2015
Livres en tête - Thème : Je me voyais déjà en haut de l'affiche

J’étais tout en haut. A dix-huit ans, mon genou venait de saisir sa chance en marquant un but crucial. L’Equipe me propulsa en une. Avec mon cachet, j’achetai une Porsche qui n’en manquait pas et signai pour un club anglais qui se ruina pour l’occasion. Mon cercle dont j’étais le centre d’intérêt s’élargissait de façon exponentielle : filles qui m’avaient snobé, agents simples et doubles, faux amis gravitaient autour de mon nombril et vivaient à mon crochet de footballeur. Je dépensai tout en deux mois, comme un condamné ou comme si l’argent allait déferler sans se tarir. Sorti de nulle part, de ma cité HLM de Saint-Ouen, j’étais à des années-lumière de mesurer combien la cité nous colle à la peau…
A peine débarqué en Angleterre, mes ligaments croisés me lâchèrent, distendus à jamais, partis en croisades. J’ai tout tenté pour revenir. J’ai même appris l’anglais ; après trois mois, je le parlais mieux que le français. Mais à quoi cela sert-il de parler anglais quand on n’a plus de ligaments ? Mon club me vira sans indemnités. Je l’attaquai en justice…ce qui acheva de me griller dans le milieu : je fus taxé de procédurier (les clubs fuient les taxes).
Je tentai alors de rebondir en division inférieure, mais ce fut une guerre de tranchées entre poilus aigris, dans ce microcosme où les joueurs avaient atteint leurs limites en castagnant dans le dos de l’arbitre. On me fit payer mon statut d’ex professionnel, de nanti : mes chevilles et tibias furent massacrés. J’étais devenu l’homme à abattre.
Après cinq ans de démarches judiciaires judicieusement ralenties, mon avocat me lâcha dès que je ne fus plus en mesure de le payer. Retour à Saint-Ouen. Comme moi, ma Porsche ne vaut plus un clou, cabossée par la vie. Chaque matin, je croise les petites frappes locales, ces mômes qui me toisent depuis que j’ai refusé de faire équipe avec eux. Ils guettent capuchonnés avec un téléphone pour mille euros par jour, maillons du réseau de la dope. Moi, j’ai des principes que je laisse aux autres le soin de piétiner. Je fais ensuite mon crochet quotidien au Dia (mon frigo est trop petit pour stocker). A mon retour, ma mère broie du noir. Hier encore, elle s’était vu hériter d’une partie de ma fortune. Aujourd’hui, elle est ruinée sans avoir eu le temps d’être riche. Elle est dévastée et m’entraîne malgré elle dans sa chute. Je dois sauver ma peau. Je me claquemure alors dans ma chambre et la magie opère : j’écris et les phrases déferlent sous l’effet des endorphines.

Ramdam en mer

Rament, dament la mer
Rament, damnent
Rats à mon grand dam
Rament dames
Rament meutes
Rameutent

Migrent en
mi-grands
misérables
mi-errants
microbes
mioches
miteux
miroitent
miracles

Mitraillettes
Misanthropes
Missionnées
Miradorisées
Mirages
Miasmes

Frontières
Front tiers
Fronds tiers
Front = Hier

Terre des maîtres
Mer des traîtres
Mer des traites
Terre, mots, mètres
Taire maux maîtres

Courage against The Machine

« Respirez, Poussez ! ». Plus d’autre issue possible, ça devenait irrespirable. Il sauta en élastique dans l’obscurité la plus totale. Il s’attendait à une chute vertigineuse mais se cogna rapidement, il n’était pas sous vide même si l’atmosphère semblait protectrice. Ses jambes se dérobaient sous lui mais atténuèrent le choc lors de la collision. Il zigzaguait péniblement dans la pénombre, engoncé, dans un mouchoir de poche, irrémédiablement attiré par ce trou noir dont il ne voyait pas la fin du tunnel, rétracté comme sous l’effet d’une camisole de force. Il était à bout, de course, de souffle, de nerfs mais pas au bout de ses peines. Il n’avançait plus. Le calvaire, le cauchemar des claustrophobes, il était bloqué. « Respirez, Poussez ! ». S’était-il égaré dans une impasse ? Il avait besoin de repères. Aucune information temporelle, il cherchait midi à quatorze heures. « Respirez, Poussez ! ». L’espace d’un instant, une opportunité se présenta. Un plongeon tête en avant pour sortir de l’état de siège, il paraît que c’est mieux ainsi. Démarrage en trombe, d’Eustache – il lui semblait s’être élancé du forum des Halles même si c’était totalement irrationnel -, une impulsion puissante le propulsa, le confronta à de violentes secousses, des perturbations, des trous d’air.

« Respirez, Poussez ! ». Il entendait des voix, des cris plutôt. Personne. Autour de lui, des parois flasques et visqueuses, douces, étouffantes. Il eut l’impression d’arrimer dans une mare sans canard, un trou gorgé d’eau, une piscine dans laquelle il pouvait barboter, patauger, glander. Mais non, manifestement, on en avait décidé autrement. Impossible de tenir en place dans ce parc à attractions multiples : on l’incitait à évacuer le bassin sur-le-champ. Ballotté, baladé, transbahuté d’un stand à l’autre, le voici désormais en haut d’un gigantesque toboggan indoor dans lequel il s’engouffra avant d’être à nouveau coincé. Depuis l’intérieur du tunnel, il percevait plus ou moins nettement des rais, des faisceaux de lumière intense. Deux soucoupes volantes vinrent le tirer d’affaire, le pressant de chaque côté du crâne pour l’attirer vers le bas. « Respirez, Poussez ! ». Toujours ces cris, des hurlements insupportables témoignant d’une douleur ou d’une peur intense, ceux d’une femme à l’agonie qui ne maitrisait plus ses émotions, dépassée par les événements. Et vint la délivrance. Il atterrit sur la table de travail au moment où l’élastique céda. Il s’époumona pour évacuer son trop plein de pression. C’est une fille ! Bienvenue sur Terre, un autre terrain de jeux aux règles encore plus confuses, aux théories du genre, aux trucs dans le genre.

Etre arrivée là pourrait être un aboutissement si l’on considère le parcours du combattant du spermato fécondé, champion d’une tripotée d’autres zigotos, miraculé à l’issue d’une sélection de célestes ions, vainqueur de ce jeu de hasard. On a tous gagné au « Loto » une fois, une fois ne suffit donc pas. On lui donne un prénom mais elle n’a rien demandé, logique, plus tard on lui inculquera qu’il faut du courage et ne jamais réclamer, encore plus tard elle découvrira qu’il faut exiger, de soi-même ; recevoir un prénom ne suffit pas à faire de soi un Homme ou une Femme selon Kipling, pour se faire un nom, sans garantie, une deuxième naissance s’impose, on a tous le choix, le confort au risque de végéter ou l’aventure au risque de se perdre, on a tous le droit à une renaissance, sans royalties pour les François de 1 à N puisque François 1er avait eu un siècle de retard sur ses voisins (comment dès lors le combler si vite, ce retard ?).

Beaucoup s’écroulent dès la naissance, sans doute usés par leurs efforts intra utérins ou in vitro mal gérés et s’embourbent vite dans la glaise terrestre, pris dans les tourbillons de la vie, sans le loisir de dompter ses règles du jeu, sans loisirs, incapables de s’extraire de ces courants trop forts qui finissent par noyer, sans énergie, roués, girouettes, sans énergie vraie, givrés, sans aptitude à saisir les deuxièmes et nièmes chances, sans disposition aux yeux du Système alors qu’ils ne sont qu’indisposés. Les autres gardent en eux des ambitions de vie intactes voire exponentielles, attisées par des forces mystérieuses. Peut-on considérer qu’ils sont protégés par le sort ou par le Système ?

On peut s’abriter derrière son manque d’esprit de compétition pour masquer son manque de compétitivité. On peut taire ses ambitions de peur de connaître ses propres limites. On devient ainsi presqu’au-boutiste, l’adepte de la théorie des « si », le fervent apologiste de ces faillites où on a tous failli, l’ami idéal qui bouffe à tous les râteliers de l’insuffisance. On peut en revanche vouloir sortir du lot et déserter les chemins de la compromission pour ceux de la liberté. Les champs d’expression sont cultivables à l’infini de toutes les cultures et œuvres, on peut être l’Auteur de sa vie et de celle des autres, avec ou sans droits. Et si la vie n’était qu’un jeu démoniaque pour ceux qui auraient le loisir d’en rire ? Naître ou renaître, telle est la question. Elle choisira la renaissance, à défaut de reconnaissance, elle sera Auteure, mènera une vie anti conventionnelle, la plus belle des vies, disposera d’un capital financier atypique et d’un capital santé atopique, elle développera des allergies aux certitudes, en quête permanente de sens, les sens en éveil, elle veillera à ne jamais tomber en panne d’Essence.

Elle jouera avec sa santé en fouillant au plus profond d’elle-même une substance brute qu’elle exhibera après l’avoir sculptée, ciselée, autocensurée pour finir déformée, recalée, en substance. Elle perforera, creusera l’insondable et parfois sa tombe, pour faire son trou. Elle jouera avec le feu, pompier pyromane volontaire au secours de ses proches qu’elle immolera de silences pour mieux s’isoler dans ses écrits, le double jeu au quotidien. Elle finassera, aura des crises de mégalomanie qu’elle soulagera sur des décalcomanies, s’auto-érigera intello quand elle ne s’autoéditera pas, répondra du tac au tac, sans se gratter en surface ni tirer à boulets rouge. Elle prendra de la hauteur, avec ou sans H, ne saisira pas toujours les perches qui lui seront tendues, taillera les mots à la hache, même ceux qui fâchent, sans relâche, elle cravachera.

Elle combattra le Système, ce Système décadent. On élit Scarlett Johansson femme la plus sexy du monde, on vote par SMS pour d’illustres inconnus qui se trémoussent sur des plateaux télé, on démocratise le vulgaire, on le vulgarise, on twitte sur les seins de Rihanna, on parie sur des résultats sportifs, on deale, adeptes du Big Deal, ignorant tout du New Deal, on dealapide en dealettante, on espère gagner au Loto (une nouvelle fois), on aspire à devenir professionnel de football, on oublie que les agents n’y manquent pas d’r.., on table sur un beau mariage, on table sur la multiplication, on espère ferrer la perle rare comme on pêche un poisson à qui on éclate la gueule, on implore la chance, la réussite, des dieux, on peut s’engager pour une cause facile tant qu’elle ne requiert pas trop de temps, tant que ça reste un loisir, tant que ça n’empiète pas trop sur son temps, on aide par intérêt, on attend un retour, sur investissement, qui ne vient jamais, car le retour vient après l’aller devenu pis-aller, on n’investit plus, à charge de revanche, on brigue la richesse immédiate et ses signes extérieurs, les marques, la marque au crocodeal, on consacre toute son énergie à dénicher un terrain fertile en argent facile comme les texans achetaient à l’aveugle des terres qu’ils retournaient dans l’espoir d’en voir jaillir du pétrole, terre à terre, on sert sa cause en premier lieu, on soigne sa com’ mais on parle ça comm’. Dans ce Système, on oscille : on ose puis on cille.

Elle ira au bout des choses, défendra de grandes causes, soutiendra la recherche fondamentale pour que dalle, pour qu’eux dallent (les chercheurs), la lutte contre le cancer pour des clopinettes dont on veut réduire la consommation, représentera les fourmis de l’humanité qui n’ont pas le temps d’aller à la Cigale, tentera de décrocher la Lune, enverra ses manuscrits un peu partout, par monts et par vaux, à vau l’eau, elle essaiera d’attirer la lumière qui jaillira, aussi intense qu’éphémère, lors de concours de beauté sémantique ou thématique, il faudra camoufler ses tics, ses tocs, se faire mousser et rester humble, être appréciée à sa juste valeur, à juste titre, sans être cataloguée, à plus d’un titre. Puis la lumière se retirera pour l’abandonner cramée au milieu de sa terre brûlée d’où elle renaitra de ses cendres, une nouvelle fois.

Obsédée par les lettres, elle persistera, se renouvellera, accélèrera, rétrogradera, se mettra en danger spirituellement, en transe, en nage, libre, en âge, en rage, c’est sûrement ça le courage, prendre des coups et les rendre dans une rage contenue, une rage au cœur. Elle s’assurera de ne pas s’éloigner de ses racines, de résister aux sirènes du sensationnalisme, d’écouter son for intérieur, de conserver sa lucidité, d’harceler les intelligents fainéants, de combattre la facilité, de ne jamais abdiquer face à la fonte des cerveaux, que sa face visible, ses écrits, lui restent fidèles à jamais, comme un iceberg lutterait au milieu d’une mer se réchauffant pour pérenniser le confort de ceux qui lui marchent dessus.
Elle jouera jusqu’au bout sa vie sur les mots.

L’idiot scie (la branche sur laquelle il geint)

L’idiot pose, oppose, se lamente, accuse, dénonce les dérives court-termistes des Politiques qui par cynisme n’engageraient plus aucune action dont le retour sur investissement ne serait immédiatement traduisible dans les urnes des échéances à venir (et qui abuseraient d’analyses d’urnes stériles et autres ECBU en laboratoire), exige du Politique qu’il construise sur le long terme mais dézingue un président qui a misé sur l'éducation pour son absence de résultats court terme, joue au yoyo en votant un coup à gauche, un coup à droite, se girouettise sans réaliser que c’est son propre manque de constance qui condamne l’action politique, alors il geint, "tous pourris", mais est-il déjà arrivé qu’un paquebot change de cap en agitant son gouvernail dans tous les sens ? Par hasard, peut-être. L’idiot ne sait pas voter.

L’idiot mastique la langue française.

L’idiot ne sait pas acheter. Il ne regarde plus que le prix. Plus le prix du produit est bas, plus ses conditions de fabrication fragilisent la condition humaine et s'éloignent de France, plus les chiffres du chômage sont désastreux, plus l'idiot accable les politiques, plus il réduit la marge de manœuvre des politiques républicains de tous bords en leur imposant de tailler dans le socle social pour rétablir la compétitivité du travail en France, plus il a peur pour son emploi, plus il consulte son généraliste, plus il gobe de médicaments et plombe de facto les comptes de la sécurité sociale, plus il paie d'impôts, moins il a d’avantages et d’argent mais, comme il continue d’être obsédé par la consommation, il continue d’acheter. Au prix bas. Alors il s'en remet aux urnes et Marine dans son jus jusqu'à la puanteur.

"Dans le doute, abstiens-toi".

L'Europe veut déGrècer


Alors comme ça l’Europe veut DéGrècer,
Un dernier tour de vis et versa…dans le Pathos,
Vissée sur sa position, vicieuse, viciée,
L’auberge espagnole a élu sa tête de turc,
L’aigle noir a surgi, rigide, crevant le ciel obstinément,
Refusant de faire amende honorable, rongeant son os,
Proposant aux grecs de détaler au lieu d'étaler leurs échéances de remboursement.
Etalant sa suprématie hautaine et austère, sa mainmise sur le Truc.


Ignorer le vote des grecs n'est pas juste anti-démocratique, c'est surtout un danger ultime,
C’est démontrer que le suffrage universel en Europe n’a plus d’utilité,
(Ce serait un comble de ne même plus pouvoir voter utile,)
C’est livrer tout un pays aux extrémismes radicaux ou l'apologie du pouvoir illégitime
C’est condamner tout un pays au prétexte que certains ont triché,
Pourtant les tricheurs n’étaient (et ne sont) pas tous des grecs serviles,
Il suffit de comparer les prix des produits importés en Grèce aujourd’hui avec ceux d’hier,
Pour comprendre que l’engraissage a été et continuera d'être global et sans frontières.


Alors comme ça on peut s’indigner de la division entre flamands et wallons,
Divisions attisées par la rentabilité financière de ces deux grandes régions de Belgique,
Tout en prônant la division entre états membres de l’Europe pour ces mêmes raisons,
On n’est plus à un paradoxe près, c'est le grand Hic...


C’est quoi l'Europe ? C’est assez simple, finalement.

C’est ne pas appliquer aux pays membres la mutualisation des dettes et richesses que chacun de ces pays doit appliquer en son sein, au niveau des Länder, régions et départements…

C’est juste une logique insensée de granularité, de poupées russes sans les russes,

Insensée car au final l'Europe contiendra tout ça et ne ressortira pas plus au moins riche de ces petits arrangements,

Insensée car pendant ce temps-là les autres puissances démographiques travaillent, capitalisent sur leurs richesses et progressent,

Insensée car c'est la porte ouverte à toutes les spéculations et crises identitaires à l'intérieur de l'Europe où des alliances financières vont être recherchées, entre les pays les plus riches et ceux qui se feront démanteler au sein du Big Bazar,

En attendant le coup de Trafalgar


L’Histoire a toujours eu besoin de temps pour juger, comme autiste au présent,
Les grecs seraient-ils en train d’inventer l’Europe équitable en s'irisant ?
Eux qui ont déjà tout inventé, la démocratie, la philo et même la magnanimité
Puisqu’ils ont transformé leur avance pharaonique en une dette colossale inimitée
Envers les philocrates et démosophes que nous sommes.

Meilleurs veules : ne pas mettre là Charlie devant les boeufs

Veules, lâches !
Veulent l’âge des cavernes,
Volent l’âge de raison, à tort,
Volages malgré les interdits,
Violent l’âge canonique (qu’avec un canon ils niquent)
Veaux agités, ne pas mettre là Charlie devant ces bœufs
Violent a giorno la loi,
A vau-l’eau, de bon aloi,

Paradent, dogmes attisent, stigmatisent,
Paradigmes,
Paradent, dînent,
Scélérats dignes,
Les rats dinent, ragotent,
Les rats dotent, radotent, médusent,
Noient le poison.

A l’horizon leurs idéaux s’alignent,
De proche en proche se confondent,
A l’infini se superposent,
Puisque l’infini ment

Charlie ne les as pas attendus pour se faire harakiri,
Flingué avant-hier, Charlie est ressuscité, la passion re-suscitée, c'est l'an zéro.
« Ne pas être anarchiste à seize ans, c'est manquer de cœur,
L'être encore à quarante ans, c'est manquer de jugement »,
Disait (de lui-même) George Bernard Shaw (en cabotinant).
Charlie Hebdo est né il y a quarante ans,
Comme moi, normal, je suis Charlie.

Sans caricaturer, Nul n'est prophète en son pays.