Si le hasard t'emmène jusqu'ici, ne fuis point
Surfe et erre sans fin sur le blog du baladin
Smurfe dégingande-toi au sein du bal à daims
Avec imagination, Sans invitation
Ta religion est l'insubordination ?
Alors gausse-toi ici nul n'est bouffon
ni branque ni saltimbanque honnie soit sale ta banque
Juste des pions décidés à enfin décider
dans un bal laid où déambulent des daims
Manifestant leur insoumission avec dédain
LeonnicAsurgi@yahoo.fr


Dernier rappel avant mise en demeure : Ci-joint le premier tiers de l’Appel des 18 joints.

Veuillez trouver six joints :

1) Le joint d’étanchéité. Idéal pour isoler les errances des émotions. A appliquer entre deux matières, grasses grises ou autres tant qu’il y a matière à. Séchage immédiat. Et hop, vos fuites sont derrière vous. Ce joint fait barrage à toutes les eaux, claires ou croupies, pluie, pleur, bouquet de nerfs, il agit en profondeur, la moindre goutte d’eau s’emplafonne dessus, rampe, glisse jusqu’à son évaporation, jusqu’à son absorption par des forces supérieures agonisantes « agnostisantes ». Car c’est bien d’une goutte d’eau dans un océan de dettes dont il s’agit quand on évoque Leonarda, comme si on se préoccupait davantage d’évacuer l’océan à coups de bassines qu’à colmater la brèche à sa source, comme si on préférait la démonstration par l’exemple à l’efficacité, comme si blasés on s’efforçait de redorer un blason taxé d’avoir été trop laxiste, on taxe même les blasons, comme si on bouchait la sortie d’un tunnel plutôt que son entrée. Certes, la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais ce n’est pas vraiment le sujet, on cite Rocard pour déculpabiliser, on se dédouane en fantasmant sur le retour de la douane, on joue aux durs avec le consentement des tout mous, on occulte le fond au prétexte que le PS est aux manettes, rassurés par l’image hypersociale du parti, apaisés, endormis par ce père tranquille héros d’un autre temps, perdus dans des jungles anachroniques, persuadés qu’aucun cataclysme antisocial ne point au final sous son mandat, point final, convaincus que nous n’encourons « que » la faillite économique, perclus de certitudes rabâchées parmi lesquelles l’antinomie des adjectifs social et économique. Et pendant ce temps-là, on nous divertit, on fait diversion, à l’aide de faits divers et variés, à l’aide.
On fait diversion, la question n’est pas d’accueillir ou pas de nouvelles familles, il est question de les expulser après avoir été permissifs. Cette nuance reste imperceptible à l’œil nu, à l’œil torve, deux poids une mesure.
On nous divertit. A cran, notre président a fait preuve de cran dans un tel capharnaüm. Piégé comme un bleu par ses opposants, les bleus, qui le sommaient d’intercéder, ravis de le voir embarrassé, obsédés par ses synthèses dont il a l’esprit, fervents adeptes d’antithèses, focalisés sur leur reconquête du pouvoir, frustrés de manquer de lumière mais jouisseurs du confort de l’ombre qui leur autorise tractations et contradictions comme celle qui a vu leur représentant dignement élu tenir deux positions radicalement opposées en 48h sur la réforme du droit du sol, sans aucun scrupule, contradictions perceptibles à l’œil nu, imperceptibles à l’œil torve, un poids deux mesures.
Notre président aurait dû esquiver. Esquiver pour s’affirmer, pour affirmer que lui seul dicte le tempo de ses prises de parole. Esquiver surtout car il n’y avait pas de solution satisfaisante, il est des situations où la synthèse est indécrottable, « indécrétable », c’est le jugement de Salomon. Régulariser toute la famille de Leonarda aurait été une aubaine pour le FN, surtout depuis qu’on connaît la tortuosité du pater familias, expulser Leonarda aurait noyé tous ceux qui n’ont pas appliqué le joint d’étanchéité, choqués par la manière avec laquelle on l’a « débusquée ». Lui président piégé comme un bleu car il s’est aventuré sur ce terrain miné, condamné à la défaite, avec son libre arbitre et ceux qui sont sur la touche, il nous aurait davantage divertis s’il s’était aventuré sur un autre terrain, s’il avait révélé ses hématomes crochus avec les bleus, les autres, annonçant par exemple qu’il y a des joueurs de foot qu’on ne veut plus voir représenter la France, avec ou sans leurs parents. Quand il n’y a pas de solution, esquiver n’est pas fuir.
Alors, sans le joint d’étanchéité, on se console comme on peut en ressassant que Leonarda n’est pas kosovare mais italienne, ce qui forcément change tout car la faute est trouvée. On lui imagine un destin, on lui prête des intentions, si elle était originaire de Capri elle pourrait s’offrir la carrière hollywoodienne de son illustre homonyme masculin à la vue de ses premières improvisations et envolées lyriques. On oublie que c’est une gosse qui paie pour les erreurs de ses parents. Puis on zappe. Le joint d’étanchéité et hop, c’est bientôt Noël, le retour de Leonidas, ne boudons pas ce plaisir, un coup d’Hervé Vilard et hop, Leonarda di Capri, c’est fini.

2) Le joint-colle octroie à tous le droit de devenir le con de l’autre, joint par le lien du mariage. C’est un joint qui solidarise deux corps étrangers, sous réserve que ces corps étrangers soient made in France et qu’ils ne défient pas trop ostensiblement les lois conservatrices du magnétisme selon lesquelles les polarités identiques se repoussent. Ne convient donc pas aux bipolaires. Ne convient pas non plus aux corps de peaux lisses qui pourtant ne manquent pas de rugosité. Ne convient pas non plus aux corps de chasse qui, hostiles et bruyants, obnubilés par la chasse à la gazelle, abusent de leurs vulgaires appeaux, lichent innés, hèlent. Ne convient pas non plus quand la surface du corps proposée pour l’adhésion est trop faible, dans ce cas il faut adopter un contournement (alliages, pax Ikea, emboîtements…). Bien lire toutes les exclusions et précautions d’usage avant application. Attention à bien consulter les caractéristiques d’usure de chaque joint, comme le joint de culasse.

3) Le joint de dilatation porte bien son nom, il dilate les horaires d’ouverture des magasins de bricolage, qui d’ailleurs en vendent. La boucle est bouclée. Enfin non. C’est absolument incompréhensible. Les salariés de ces enseignes veulent travailler le dimanche, les bricoleurs veulent acheter le dimanche, les patrons de ces enseignes veulent ouvrir le dimanche, les grandes amplitudes horaires favorisent les créations d’emploi (avec pour corollaire la suppression des emplois du dimanche si une enseigne devait fermer après avoir ouvert ses portes en ce jour sacré) et promeuvent la flexisécurité qu’on nous sert à toutes les sauces, Curry, Tandoori... Et pourtant le tribunal de commerce de Bobigny interdit la commercialisation du joint de dilatation. On veut maintenir le dimanche chômé pour tous, les endimanchés chercheraient-ils à rendre tous les jours chômés en France ? On veut interdire le business en ce jour sacrosaint, les endimanchés occulteraient-ils l’enrichissement des églises ce jour-là ? La production de l’effet inverse de celui escompté traduit un impact certain, c’est toujours ça.

4) Le joint Venture associe deux entreprises afin qu’elles puissent mutualiser leurs compétences autour d’un projet commun et maigrir, dégraisser leurs structures et leurs emplois administratifs, comme deux obèses ambitionneraient de perdre du poids en partageant leurs couverts. Fusions, acquisitions, associations, scissions, actions, bonifications, congratulations, décorations, stock-options, privatisations, amputations, ambitions. Tous des pions au service de ces opérations, de leur prolifération. Jusqu’à la monopolisation du pouvoir, sa confiscation. Il n’y aura qu’un vainqueur. L’univers économique se densifie après le Big Bang qui a vu l’émergence des start-ups et PME en 2000, aussi créatives qu’éphémères, mortes de fiertés ou gobées par ces grosses fainéantes, ces limaces bienheureuses, ces vautours rassasiés, hyper prédateurs d’une chaîne alimentaire économique où on ne mange pas n’importe quoi. 5 Start-ups et PME par jour. Je bouffe donc je suis. Obèse. Toute l’économie croule sous le régime de l’Obèse. Court-termiste. Cours, termite ! Pour maigrir, le pouvoir Obèse délocalise, on touche des bonus pour ça, on met sa descendance à l’abri financièrement avec ça, on crée le chômage des générations futures avec ça, on rend l’argent et le travail antinomiques.
Je traverse le temps / Je suis une référence / Je suis omniprésent / Je deviens omniscient / J´ai envahi le monde / Que je ne connais pas / Peu importe j´en parle / Peu importe je sais / J´ai les hommes à mes pieds / Huit milliards potentiels / De crétins asservis / A part certains de mes amis / Du même monde que moi / Vous n´imaginez pas / Ce qu´ils sont gais.

5) Le « join us » ouvre d’un clic les portes d’un gigantesque réseau social, d’une famille élargie, recomposée, développe les ramifications d’une amitié virtuelle qui ne demandent qu’à se multiplier, offre à sa communauté une kyrielle de détails croustillants auxquels on s’abonne et dont l’absence nous place en état de manque anxiogène, nous addicte sa loi, loi du plus fort, loi dont on anticipe déjà les prochains projets, projets aux idées intarissables, qui ne satisfont pas notre satiété, qui ne satisfont pas notre société, loi qui pour se donner du sens se tournera un jour vers l’odorat. On pourrait imaginer le déploiement mondial de capteurs/diffuseurs olfactifs qui propageraient à son interlocuteur l’odeur que l’on respire (par le biais d’une codification de l’odeur sur 64 bits et d’une transmission via IP), ou recevoir l’air iodé d’un ami virtuel en vacances au bord de la mer. On pourrait accompagner les smileys d’arômes apaisants prédéfinis…ou au contraire balancer des insultes escortées de relents putrides. On pourrait partager son odeur de transpiration après avoir tapé « je reviens d’un footing ». Un Homme de pouvoir pourrait gazer un peuple d’armes chimiques via Internet, gazage que seules des analyses de trames IP pourraient déceler, ce qui ne changerait rien au final, car les pays ne seraient plus que des communautés d’ordinateurs aux frontières et responsabilités floutées. Houellebecq voyait juste, cette île est possible, ce n’est pas l’île de l’inCantation. Pour prendre tout son sens, il ne manquerait alors à la communication virtuelle que le toucher, pour lui permettre de toucher le fond.

6) Et enfin, celui auquel on pense tous en premier lieu. Celui dont on évoque à demi-mots la dépénalisation, dépénalisation qui dézinguerait ces petits rois de pacotille au risque de voir la pacotille s’approcher trop près de nos enfants. Je n’ai qu’une question à ce sujet. D’un côté une substance prohibée mais déjà répandue sur la place publique, nos enfants qu’on pense protéger en cultivant cet interdit comme d’autres cultivent d’autres choses, de l’autre ses revendeurs qui déambulent à bord de BMW rutilantes au train de vie faisant fantasmer la jeunesse désintégrée ; alors où doit-on positionner la ligne de démarcation ?
Si ce blog était ce joint, il vous serait proposé de le faire tourner, de clic en clic, à coups de « +1 », « J’aime », avec la garantie de n’enfumer personne sauf celles et ceux qui ne mangeraient pas de ce pain-là et qui recevraient un jour ou l’autre un deuxième tiers plus salé.

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