Si le hasard t'emmène jusqu'ici, ne fuis point
Surfe et erre sans fin sur le blog du baladin
Smurfe dégingande-toi au sein du bal à daims
Avec imagination, Sans invitation
Ta religion est l'insubordination ?
Alors gausse-toi ici nul n'est bouffon
ni branque ni saltimbanque honnie soit sale ta banque
Juste des pions décidés à enfin décider
dans un bal laid où déambulent des daims
Manifestant leur insoumission avec dédain
LeonnicAsurgi@yahoo.fr


L'école laïque : le hic

C’est une recette politique vieille comme le monde. D’ailleurs toutes les recettes sont vieilles comme le monde, obéissant comme la mode à des cycles. La difficulté principale reste de les inscrire dans le temps, dans leur temps, de les concocter suivant le bon tempo, les appétits, de les enfouir pour mieux les ressortir selon le contexte ; plaçant les Hommes de Pouvoir devant leurs contradictions si on confond conviction et solution ; un Homme de Pouvoir a plus de solutions que de convictions.


Ce serait donc en apposant de nouveaux mots sur un message ancestral qu’on espère refonder l’Ecole laïque. A d’autres ! Ce n’est pas de cela qu’il s’agit, l’Ecole de Jules Ferry est utilisée à dessein, à des fins.

Certes, cette charte a le mérite de rappeler des fondamentaux de la vie en groupe tels que l’enfer c’est les autres, la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres…Certains élèves découvriront à coup sûr que « laïque » ne qualifie pas (ou plus) fourre-tout, foutoir où toutes les religions peuvent s’exprimer librement, sans contrainte ni cristallisation. D’autres hurleront au blasphème, continueront de revendiquer un droit à la pudeur en dissimulant toutes les traces de féminité, continueront de revendiquer un droit à exhiber leur pudeur.

Certes, le texte est calibré pour son public. De tous bords on loue sa sobriété, on vante son absence de caractère moralisateur ou professoral…mais n’est-ce pas là un premier affront fait à l’Ecole d’admettre qu’un message taillé pour les élèves ne doit pas être professoral pour passer efficacement ?

Non, ce n’est pas de refondation de l’Ecole laïque dont il est question. Ou plutôt, ce n’est pas seulement de cela. Sinon, la charte ne focaliserait pas sur les règles de vie entre élèves, parents et professeurs et n’occulterait pas le rôle et les besoins d’évolution de l’Institution Ecole. Il s’agit d’une manœuvre. L’Ecole de Jules Ferry est manipulée à des fins utiles. Cette charte est une première bataille officieuse contre les communautarismes et les directeurs Marketing de l’Etat ont tranché (forts de l’échec du Ministère de l’Identité Nationale) : la cible de cette première campagne est l’Ecole.

Certains le disent, d’autres le font. Certains s’agitent, d’autres agissent. Plus de charters pour les uns, plus de chartes pour les autres. Le discours ou la méthode pour certains, le discours de la méthode pour d’autres, plus philosophes. Le gouvernement actuel tente une nouvelle voie : nous éduquer sans que cela soit ostensible, à l’insu de notre plein gré. Puisque nous n’en sommes pas réellement conscients, nous ne pouvons pas être reconnaissants, ingrats que nous sommes. Espérons juste qu’il en soit de même pour le train des réformes, qui peut-être circulerait sans que nous le voyions passer !

Le sujet est donc la lutte contre les communautarismes. Si on creuse un peu, on devine aisément quelle communauté est particulièrement visée sans oser lever le voile ouvertement (bien sûr il ne s’agit pas de la communauté européenne), « communautarismes » permet de l’englober sans la nommer, sans attiser la susceptibilité haineuse d’une minorité active de ses partisans, sans attiser les prises de positions caricaturales manichéennes tantôt xénophobes tantôt bolcheviks. Continuons d’entretenir le tabou, de cultiver le flou ; « communautarismes », donc. Alors, si cette charte n’est qu’une première bataille contre les communautarismes, quel est le plan, quelles seront les prochaines étapes ?

La jeunesse ayant été ciblée en priorité, il faut désormais s’atteler à la sensibilisation des vieux, ceux qui ne sont plus scolarisés. A moins qu’ils ne soient considérés comme d’irréductibles nuisibles dont il faut attendre la disparition, pour lesquels il est trop tard ? Et si le pari audacieux était finalement de miser sur l’éducation des parents par leurs enfants ?

L’Etat pourrait aussi profiter de l’Ecole et de la crise pour rappeler qu’il subventionne la restauration scolaire et démontrer que la restauration sur mesure selon les croyances religieuses a un coût et proposer désormais un menu unique. Menu unique, menu laïque ? Un Homme de Pouvoir qui s’est mis à la retraite de façon irrévocable n’a-t-il pas dit d’ailleurs un jour « Une carte de restaurant, on l’aime ou on le quitte » ?

Et si on profitait aussi de l’Ecole pour rédiger une charte de bienséance? Qui rappellerait qu’un élève doit débrancher son téléphone mobile en cours comme s’il était au cinéma ou à un spectacle dont il ne pourra jamais se faire rembourser même s’il l’estime de piètre qualité, pour la simple et bonne raison qu’il ne lui coûte rien. Qui rappellerait qu’il est bon ton de ne pas se prendre pour un paparazzi junior, de ne pas prendre des photos avec son téléphone du postérieur de son professeur pour en faire un book sur fesses de boucs…ou une tête de turc…selon les communautarismes en vigueur. Une telle charte paraît plus compliquée a priori…car il faudrait se coltiner les opérateurs de téléphonie dont c’est le fond de commerce…

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